Couturier – Richier
Une amitié sculpturale
Une histoire d’amitié et deux parcours artistiques parallèles, c’est la rencontre inédite que la galerie Dina Vierny présente. Une exposition consacrée à deux géants de la sculpture française d’après-guerre : Robert Couturier (1905-2008) et Germaine Richier (1902-1959), sous le commissariat de Valérie Da Costa, experte reconnue des deux artistes.
La grande rétrospective consacrée à Germaine Richier à partir du 1er mars 2023 au Centre Pompidou est l’événement qui a motivé l’organisation de l’exposition dialogue entre Germaine Richier et Robert Couturier, qui furent de proches amis et qui évoluèrent parallèlement. Par ces mots dans la Tribune de Lausanne, Couturier rendait hommage à celle qu’il appelait Maine en 1959 à son décès :
« Par votre lettre, mon cher Descargues, je viens d’apprendre que Germaine nous a quittés. Cette disparition me touche profondément, Maine était une merveilleuse amie et une très grande artiste. Elle a su parfaitement intégrer à un ordre plastique les éléments dramatiques naturels les plus imprévus. Ses sculptures vivent avec puissance une vie aussi évidente que celle des plantes, des pierres, de l’eau, des animaux silencieux. Votre désir de lui consacrer un article me fait sentir plus que tout mon inaptitude à me servir des mots. Et pourtant, je sais la force de son œuvre comme seulement un sculpteur peut le savoir. » (3 août 1959).
Tous deux sont issus de la même génération et furent unis par une profonde amitié. Ils se font d’abord connaître dans les années 30 avant que leur œuvre ne soit reconnue internationalement dans les années d’après-guerre puis dans les années 50.
L’exposition mettra ainsi en dialogue un ensemble de sculptures qui posent, chez l’un comme chez l’autre, la question de la représentation de la figure humaine profondément renouvelée. Depuis certains de leurs premiers travaux – à la fin des années 20 – jusqu’à ceux de la fin des années 50, un dialogue artistique nourri d’une relation amicale se met en place, et s’achève en 1959 à la mort de Germaine Richier.
Pour Robert Couturier, le motif éternel de la sculpture est le traitement du corps nu. Il le conjugue au masculin comme au féminin, sur un mode de plus en plus elliptique et aérien, et dans une perspective apollinienne. Germaine Richier, quant à elle, s’engage progressivement dans une voie où domine le fantastique qui naît des rencontres entre les règnes humain, animal et végétal, à l’exception de son travail sur les bustes. L’exposition donne ainsi à voir deux approches communes et des divergences sur ce qui fut, durant toute leur vie, une quête d’une nouvelle représentation de l’homme.