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Edvard Munch

Un poème de vie, d’amour et de mort

En collaboration avec le musée Munch d’Oslo, le musée d’Orsay consacre une exposition au célèbre peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944) dont l’œuvre dans son ampleur – soixante ans de création – et sa complexité demeure pourtant en partie méconnu.

L’œuvre de Munch occupe dans la modernité artistique une place charnière. Elle plonge ses racines dans le XIXe siècle pour s’inscrire pleinement dans le suivant. Plus encore, son œuvre tout entière est innervée par une vision du monde singulière lui conférant une puissante dimension symboliste qui ne se réduit pas aux quelques chefs-d’œuvre qu’il a créés dans les années 1890. Dépassant le symbolisme fin-de-siècle, Munch transcende ce mouvement au-delà de son apogée pour en faire l’épine dorsale de son œuvre, lui conférant ainsi sa grande cohérence.

Le processus créatif singulier de Munch le conduit à réaliser de nombreuses déclinaisons d’un même motif, mais aussi plusieurs versions d’un même sujet. Éminemment symboliste, la notion de cycle a ainsi joué un rôle clé dans la pensée et l’art de Munch. Elle intervient à plusieurs niveaux dans son œuvre jusqu’à entrer en jeu dans la construction même de ses toiles, où certains motifs reviennent de façon régulière. Pour Munch, l’humanité et la nature sont unies dans le cycle de la vie, de la mort et de la renaissance. Dans ce cadre, il élabore une iconographie inédite, en grande partie inspirée par les philosophies vitalistes de Friedrich Nietzsche et d’Henri Bergson. Munch l’a lui-même souligné en parlant de sa Frise de la Vie : « ces toiles, il est vrai relativement difficiles à comprendre, seront […] plus faciles à appréhender si elles sont intégrées à un tout. »

L’exposition présentera une centaine d’œuvres, peintures, mais aussi dessins, estampes ou encore blocs gravés, rendant compte de la diversité de sa pratique. Cette présentation d’ampleur, à la dimension rétrospective, embrassera l’ensemble de la carrière de l’artiste. Elle invitera le visiteur à revoir dans sa globalité l’œuvre du peintre norvégien en suivant le fil d’une pensée picturale toujours inventive : une œuvre à la fois foncièrement cohérente, voire obsessionnelle, et en même temps constamment renouvelée.

du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023

MUSEE d’ORSAY

1 rue de la Légion d’Honneur 75007 Paris

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Shocking !

Les Mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli

Le musée des Arts décoratifs met à l’honneur l’œuvre audacieuse et inspirante d’Elsa Schiaparelli, créatrice italienne, dont l’inspiration s’est nourrie d’une relation privilégiée avec les artistes du milieu de l’avant-garde parisienne des années 1920 et 1930. Près de 20 ans après la rétrospective qui lui a été consacrée en 2004, le musée a souhaité revisiter son œuvre afin de faire redécouvrir au public sa fantaisie novatrice, son goût du spectacle et sa modernité artistique.

« Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli » réunit 577 œuvres dont 212 costumes et accessoires de mode, mis en regard de 365 peintures, sculptures, bijoux, flacons de parfum, céramiques, affiches et photographies signées des plus grands noms de l’époque, de Man Ray à Salvador Dalí, de Jean Cocteau à Meret Oppenheim ou encore d’Elsa Triolet. Cette grande rétrospective met également en lumière l’héritage du style Schiaparelli avec des silhouettes interprétées par de célèbres couturiers lui rendant hommage : Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa, John Galliano, Christian Lacroix. Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison Schiaparelli depuis 2019, interprète l’héritage d’Elsa Schiaparelli. L’exposition est présentée dans les galeries de la mode Christine & Stephen A. Schwarzman dans une scénographie poétique et immersive confiée à Nathalie Crinière.

Grâce à l’exubérance de son langage formel, à ses inventions et à son intense collaboration avec les artistes du surréalisme et les plus grands artisans et décorateurs de son temps, Schiaparelli inaugure une mode où l’inconvenant devient possible. Qualifiée par sa grande rivale Coco Chanel d’« artiste qui fait des robes », Elsa Schiaparelli (1890-1973) ouvre grandes les portes de la mise en spectacle de l’apparence. L’exposition retrace ainsi au travers deux cent cinquante costumes et dessins de modèles, accessoires et parfums, la carrière et l’œuvre de ce personnage iconoclaste. Echantillons de broderie, bijoux, mais aussi photographies, films, illustrations, œuvres d’art, mettent en lumière la richesse des échanges qu’Elsa Schiaparelli a su tisser avec ses contemporains.

Née en 1890 à Rome, le destin amène Elsa Schiaparelli à Paris en 1922. Rapidement elle fait la connaissance de Francis Picabia, Tristan Tzara, Man Ray et des dadaïstes dont l’esprit subversif aura une nette influence sur son travail. Elle doit sa notoriété à ses sweaters en tricot ornés de noeuds de cravate en trompe l’oeil (1927). Elle étend ses activités aux tenues de sport puis de ville, et des tenues de villes aux tenues de soirée. Le succès aidant, elle installe sa maison de couture en 1935 dans les salons du 21, place Vendôme où viennent s’habiller la duchesse de Windsor ou encore Greta Garbo. C’est dans ce décor aménagé par Jean-Michel Frank et orné des objets de Diego Giacometti que Schiaparelli présentera ses plus fameuses créations. Sachant s’entourer d’artistes comme Jean Cocteau, Salvador Dali ou Marcel Vertès et se définissant comme une « couturière inspirée », elle réalise des modèles largement influencés par l’esthétique surréaliste. Elle détourne les motifs : page de journal, homard, papillon, ou utilise des matériaux étonnants comme le Rodhophane (plastique transparent), le métal ou la porcelaine de Sèvres.

De ses collections les plus célèbres on retient celle marquée par sa collaboration avec la maison de broderie Lesage – « le Cirque » (1938), mais aussi « la Musique », (1939) –, ou des pièces comme la cape « Phoebus », le « char Apollon » ou la robe aux motifs de déchirures inspirée par Dali.

Elle donne à ses accessoires les formes les plus fantaisistes, osant la chaussure et la côtelette pour le chapeau et le téléphone pour le sac à main. Les bijoux dont elle confie le dessin et la réalisation à Jean Schlumberger ou à Jean Clément jouissent de la même liberté de formes et de matières.

Shocking ! est son maître mot, celui qu’elle donne à sa couleur préférée (le rose), à son parfum et à son autobiographie. En bousculant ainsi la mode, Elsa Schiaparelli établit de nouveaux codes : elle invente le défilé à thème, signe les premiers contrats de licence et ajoute au portrait du couturier un brin de folie désormais attendu. Le répertoire de ses inventions demeure à ce jour une source d’inspiration inépuisée pour les créateurs.

Quelques temps avant sa mort Elsa Schiaparelli fit deux donations : la première en 1969 au Philadelphia Museum of Art et la seconde en 1973 à l’UFAC (Union française des arts du costume). L’exposition présente une sélection de ces deux fonds enfin réunis et enrichis par de nombreux prêts provenant entre autres, du Metropolitan Museum of Art de New York, du Victoria & Albert Museum de Londres ou du Kyoto Institute.

du 6 juillet 2022 au 22 janvier 2023

MAD

107 rue de Rivoli 75001 Paris

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Psychanalyse d’un meuble à quatre pattes

Treize manufactures, membres du collectif Haute facture de l’Ameublement français, révèlent leurs secrets dans une scénographie de Vincent Darré. Fin connaisseur de l’histoire des arts décoratifs et du bouillonnement intellectuel du XXe siècle, le décorateur couche sur le divan ces maisons porteuses d’un savoir-faire d’exception et fait entrer le visiteur dans un cabinet de curiosités aux multiples références en procédant à une étude très personnelle de meubles et d’objets de Haute facture.  Il convoque ici toutes les grandes figures et courants du XXe siècle en associant du mobilier emblématique de ces grandes maisons et des créations réalisées exclusivement pour l’exposition pour une sorte de voyage initiatique ….

La première pièce présente le travail du laqueur ATELIER MIDAVAINE, « j’ai voulu mettre en valeur les techniques en dessinant une étoile en différentes teintes d’ors et une pyramide en craquelé. Je me suis inspiré des solides de Platon, une structure géométrique, mais aussi d’une peinture d’un « singe décapsuleur ». Découverte de ce singe étonnant réalisé en 1950 par Jacques Midavaine à 20 ans et du tableau Sierra Leone réalisé en 1989, une laque noire éclairée à la feuille d’or blanc, œuvres qui n’ont jamais été montrées au public.

Vincent Darré a dessiné un espace spectaculaire pour POUENAT où il expose une rampe d’escalier sur mesure au décor en fer forgé peint, dorure à la feuille. Plus loin, un chevalet de Yann Le Coadic, la lampe Ypomer de François Champsaur, les lampes à poser Abysse de Valérie Serin-Lok et Sunrise de Rodolphe
Parente.

La chilienne Émile en cuir tressé, nouveau savoir-faire de la maison DUVIVIER CANAPÉS révèle les matières d’exception : cuir pleine fleur doublé de véritable feutre de laine, chêne massif et détails en laiton. On devine ici le geste de l’artisan et ses savoir-faire uniques. Présenté pour la première fois en cuir tressé à l’occasion de la Paris Design Week 2022. Puis le regard se pose sur les tables basses Gaël, comme des galets patiemment sculptés par le temps et les marées qui montrent le travail minutieux d’ébénisterie.

En face, en hommage à Louise Bourgeois, Vincent Darré recouvre des têtes de modistes de tapisserie issues de la manufacture d’Aubusson ROBERT FOUR. On est ébloui par les couleurs exclusives réalisées par le Maître teinturier, par les mélanges de textures et de fils qui peuvent aller jusqu’à six techniques de tissage toujours respectueuses de l’environnement. Le visiteur découvre ensuite une des pièces maîtresses de cette exposition : l’intrigant secrétaire néo- classique « Hypnos » de la maison d’ébénisterie TAILLARDAT qui renferme en son coeur un vase boule décoré signé de la Manufacture des Émaux de Longwy. Les deux faces astrales, le soleil et la lune, le jour et la nuit … posées sur un socle rotatif se reflètent dans un miroir ancien vieilli au mercure. Un petit fauteuil inspiré des années 30 et dessiné par Armand Albert Rateau pour Jeanne Lanvin complète la mise en scène.

Pour clore ce voyage hypnotique et fantaisiste dans l’histoire de l’art, Vincent Darré expose dans la troisième et dernière pièce rouge, des jeux de matières rares avec la console Julianne en frêne, olivier et bronze, les tabourets en bois massif « pris à cœur » ZIGI et le tabouret Tobias en ébène de Macassar et albâtre de la fabrique de mobilier PHILIPPE HUREL.

du 8 au 18 septembre 2022

MONNAIE de PARIS

11 quai Conti 75006 Paris

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After the rain

Quentin Vuong

la Galerie Yves Gastou présente pour la première fois le travail de Quentin Vuong, artiste-designer dont l’approche esthétique fait dialoguer les matières et les textures. Dans cette collection, la pluie s’invite dans le salon et fige l’éphémère à jamais sur le mobilier.

Les perles de résine noire sont déposées sur un bois mat, reproduisant la délicatesse de l’eau qui dort après l’orage.

Les miroirs sont liquides et imparfaits. Dorés à la feuille d’or blanc ou à l’argent fin, ils sont parsemés de craquelures, artefacts du geste humain. Ils révèlent des images brumeuses et immatérielles, expression du
temps qui passe.

En parallèle à cet ensemble de mobilier de Quentin Vuong, une collection d’objets d’art africain est présentée en collaboration avec Renaud Riley Gallery à l’occasion de la Paris Design Week et du Parcours des Mondes.

du 6 au 17 septembre 2022

GALERIE YVES GASTOU

12 rue Bonaparte 75006 Paris

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DOOMED AND FAMOUS

Selections from the Adrian Dannatt Collection“.

Adrian Dannatt a travaillé, de manière très occasionnelle, comme acteur, écrivain, conservateur, éditeur et artiste. Décrit par Guy Debord comme “ce héros journaliste”, il a également été qualifié de “irritating animated Brit twit” par Entertainment Weekly et, plus récemment de “l’une de ces merveilleuses figures à la Zelig” par Air Mail, . Il a longtemps vécu entre New York, Londres et Paris. Pour sa troisième exposition de ce type à la Galerie Pixi, après celles de New York et de Londres, et du lancement officiel en France du livre de Dannatt et de ses nécrologies sélectionnées, également intitulé “Doomed and Famous” (Sequence Press), il propose une sélection choisie parmi les œuvres d’art et les documents éphémères qu’il conserve soigneusement. Comme le livre lui-même, l’exposition est riche en excentricité, en bizarrerie et en obscurité, un méli-mélo éclectique reflétant un goût très personnel, sans oublier une réticence à dépenser trop d’argent. Certains des personnages dont les nécrologies apparaissent dans le livre ont d’ailleurs des œuvres dans l’exposition, comme Philippe Thomas ou James Metcalf.

Dannatt s’intéresse à ce qui détermine l’acceptable et le rejetable dans le monde de l’art “contemporain” qui s’autodiscipline et il aime jouer avec ces hiérarchies ; ainsi, on peut trouver une cascade de Charlotte Napoléon Bonaparte de 1833 à côté d’une seule ligne conceptuelle de Douglas Huebler de 1971. Des œuvres de la propre famille de Dannatt, que ce soit son père Trevor l’architecte moderniste, son oncle George l’artiste constructiviste, sa mère Joan la graveuse, ou son neveu Gabriel, parmi les plus jeunes artistes de l’exposition. Sans oublier une scène d’atelier parisienne de “notre cousin américain”, l’éminent William Dannat (1853-1929).

Des révolutionnaires, un tableau sauvage de Jacqueline de Jong datant des années 1960, et des réactionnaires, un dessin de 1820 représentant un chien de chasse par le duc d’Orléans. Des noms célèbres, Picasso, Paul Thek, James Lee Byars, Josef Simá, et des outsiders, des merveilles de brocanteurs et des pièces trouvées sur le trottoir. Il y aura de grandes œuvres, comme une installation lumineuse d’Adam Barker-Mill, et de toutes petites, comme une cuillère en argent de Claude Lalanne.

Des cinéastes, Tony Kaye, Alastair Paton, Michael Lindsay-Hogg à côté d’acteurs, Roger Blin, Edith Scob, un musicien Daniel Humair à côté d’une designer Julie Hamisky, des écrivains comme Luc Dietrich et Jonathan Meades à côté d’animateurs comme Caroline Leaf et Delphine Burrus. Certaines choses sont à vendre, à des prix allant de 60 000 euros à 10 centimes.

Vampirisme inversé” par Donatien Grau

Les objets assemblés dans la « collection » sont comme des fragments de ces rencontres, et donc un vampirisme au second degré. De son vampirisme, aux prises avec la vie, il extrait des objets, relations avec des artistes sur lesquels il écrira, trouvés lors de promenades avec des personnes qui seront aussi des sujets d’écriture, voire même objets de fascination pour d’autres – Patti Smith contemplant un portrait doublement familier … Cette image vampirique qu’Adrian entreprend de se donner est, aussi, un peu une illusion de dandy. On ne peut s’empêcher de penser à Baudelaire, autre dandy, qui voyait dans le temps « cet obscur ennemi qui nous ronge le cœur/ Et du sang que nous perdons croît et se fortifie ». C’est ainsi que Laurence Rickels a pu, parmi d’autres, développer une théorie vampirique de l’existence. Mais à examiner de près ce vampirisme, on se rend compte qu’il ne s’approche pas du tout d’Adrian – voire même qu’Adrian l’a en quelque sorte retourné, comme on retourne un vêtement, déjà usé par les vies, ainsi que ceux qu’il porte lui-même. (….) Le rapport à l’œuvre d’art est le même que celui à la personne ou au texte. L’homologie est absolue. Il n’y a pas de hiérarchie entre ce qui est considéré trivial, public, spectaculaire, et ce qui est plus secret, plus distingué ; la seule séparation est celle du goût, de la recherche d’un caractère ouvert, ce que signale l’anglais « special » plus que le français « particulier ». « Special » c’est ce qui est de l’espèce, et la manifeste dans son ampleur. L’espèce d’Adrian, c’est « la magnifique et lamentable famille des nerveux » que critique Cottard dans A la recherche du temps perdu et dont Yves Saint Laurent fait son identité, lors de son discours d’adieu. Mais cette espèce, chez Adrian, comme d’ailleurs chez Saint Laurent et chez Proust, dépasse son inquiétude pour atteindre une sorte de brillance de l’existence, qui fait que dans la boue il y a de l’or, et que l’or même ne brille que contre de la boue. (….)

(Donatien Grau est l’auteur de nombreux textes sur l’art, la littérature, et l’histoire des représentations (dont, récemment, La mémoire numismatique de l’Empire romain). Il est actuellement conseiller pour les programmes contemporains de la Présidence du musée du Louvre.)

du 3 Septembre au 5 novembre 2022

Galerie Pixi – Marie Victoire Poliakoff

95 rue de Seine 75006 Paris

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Sam Szafran

Obsessions d’un peintre

Sam Szafran (1934-2019) occupe une place très singulière dans l’histoire de l’art de la deuxième moitié du XXe siècle. Il a voué son œuvre à une approche figurative et poético-onirique du réel qu’il a développée loin du monde de l’art et de ses engouements, dans le retrait de l’atelier.

Une enfance particulièrement difficile, marquée par les catastrophes de la Seconde Guerre mondiale dans une famille d’origine juive-polonaise, lui a fait préférer cette solitude, se focalisant sur sa propre existence et ses états intérieurs pour donner naissance à ses thèmes de prédilection. Trois ans après la disparition de l’artiste, le musée de l’Orangerie met en lumière, dans la première exposition organisée par un musée français depuis deux décennies, les quelques sujets pour lui existentiels – ateliers, escaliers et feuillages – qui ont tous en commun son environnement immédiat.

L’économie parcimonieuse des représentations est contrebalancée par une fièvre d’expérimentation envoutante, qui fonctionne comme une ancre jetée dans l’histoire de l’art. En autodidacte d’une curiosité inépuisable, il s’est initié au pastel puis à l’aquarelle, terrains de recherche artistique qu’il a ardemment poursuivis. Szafran met à l’épreuve le regard, en déformant et déconstruisant la perspective, dans des lieux clos, hermétiquement fermés sur eux-mêmes.

Avec le temps, ceux-ci s’ouvrent, se fragmentent pour donner naissance à des visions éclatées où se multiplient les plans de temporalité dans lesquels les espaces se conjuguent et se confrontent, symboliques d’un ordre à jamais disparu.

Du 28 septembre 2022 au 16 janvier 2023

MUSEE de L’ORANGERIE

Jardin des Tuileries
Place de la Concorde
75001 Paris

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Paolo Roversi

Portraits

L’un des plus grands photographes de mode au monde mais aussi l’un des plus discrets, Paolo Roversi ne travaille plus aujourd’hui que pour quelques créateurs et magazines triés sur le volet. Ses expositions aussi sont rares : après Studio en 2002, Secrets en 2014, c’est seulement la troisième chez Camera Obscura, sa galerie française.

Didier Brousse, le galeriste, qui fut aussi le tireur de Roversi avant d’ouvrir sa galerie au début des années 90, cite l’immense portraitiste en disant que “Chaque photographie est à la fois un portrait et une autobiographie”.

Depuis ses débuts, Paolo Roversi travaille le polaroid dans son studio de peintre, à la lumière du nord. Les tirages, toujours réalisés au platine, à l’argentique ou au charbon par Tod Gangler, révèlent tous une part de magie et de poésie qui n’appartiennent vraiment qu’à lui et font de chacune de ses photos une oeuvre d’art.

du 3 septembre au 29 octobre 2022

Galerie CAMERA OBSCURA

268 Boulevard Raspail 75014 Paris

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Aline Asmar d’Amman

Architecte et fondatrice de Culture in Architecture, agence basée à Paris et à Beyrouth, Aline Asmar d’Amman crée des ponts entre les cultures tout en tissant un lien entre le passé et le présent. Elle puise dans un abécédaire construit de brut et de précieux, de patrimoine et de modernité, de poésie et de matérialité. Culture in Architecture a réalisé plusieurs projets d’aménagement intérieur emblématiques dans le monde, dont la rénovation de l’Hôtel de Crillon à Paris, le décor du restaurant Le Jules Verne, mythique adresse gastronomique de la Tour Eiffel, ainsi que la rénovation en cours du Palazzo Dona Giovannelli, futur Orient Express, l’un des joyaux historiques de la cité des Doges. Aline a également collaboré avec le grand Karl Lagerfeld sur des décors qu’il a signés et sur une collection de sculptures fonctionnelles, « Architectures » à la Carpenters Workshop Gallery. Récemment, elle a signé la scénographie architecturale du Pavillon du Liban à la Biennale d’art de Venise 2022. Elle poursuit un travail transversal allant de l’architecture intérieure à la direction artistique et la scénographie aux quatre coins du monde, avec une facture contemporaine engagée dans la transmission des savoirs et les conversations culturelles. Ses nouvelles créations font l’objet de deux expositions à Paris et bientôt à New York, en collaboration avec The Invisible Collection.

Conçue comme une invitation à se perdre dans les dédales des somptueuses archives des Boiseries Féau pour aller à la rencontre des meubles disséminés dans différentes pièces, la scénographie met en lumière l’accord parfait entre le patrimoine et la création contemporaine. Dans ce labyrinthe chargé d’histoires, une place de choix est laissée à une seule intervention artistique, celle de l’artiste Robert Montgomery, en collaboration avec la galerie Magda Danysz. Sous la verrière spectaculaire de 1885 où s’entremêlent miroirs et panneaux historiques, une imposante installation de textes en néon révèle un message poétique qui résonne avec nos sensibilités collectives : “All Palaces are Temporary Palaces“.

Au détour des portes, on découvre le mobilier qu’ Aline Asmar d’Amman a dessiné en célébrant une certaine vision de la féminité. Le dessin et les associations de matières se nourrissent tout à la fois de références artistiques, de l’amour de la mode et de ses silhouettes ou encore de rencontres éclectiques avec des projets ou des artisans.

Voluptueusement tressées, les formes sensuelles du salon de conversation “Georgia” vêtu de mohair rose poudré tranchent avec le dessin tendu et androgyne des luminaires “Smoking” striés de métal noir, coiffés de soie cartonnée blanche et surlignés de laiton brossé. L’albâtre, l’onyx rose, le marbre marquina et le bois zébrano font ici leur apparition.

Un peu plus loin, envoûtant et sophistiqué, le papier peint floral “Crystal Petal” imaginé pour la Maison De Gournay est une promesse d’éclosion éternelle et une ode à la symbolique de la terre-mère, brodé de cristaux écorchés à même le papier peint à la main. Tissés sur un paysage panoramique, des pierres aux bords vifs et des fleurs fantastiques marbrées et magistrales, s’entremêlent, poussant depuis un socle mural jusqu’à atteindre un ciel aquarellé évanescent, à la trame texturée comme un tissage délicat.

La masculinité irrévérente de la ligne de fauteuils Gent se pare, elle, d’une coque aluminium pliée et peinte en sfumato de lueurs métalliques, mi carrosserie de bolide lustré, mi abstraction nocturne en référence au Seascapes monochromes de Sugimoto. Entre greffe bionique et silhouette rétro, les pièces pivotent et révèlent un jeu de glissement de matières et de reflets, du velours au métal grisé et verni en dégradé.

En complément de la présentation de ces pièces, Aline révèle l’acte deux de “La Mémoire des Pierres“, son mobilier brutaliste et sauvage initié par une quête de “poésie concrète et d’upcyling. Associant marbres rares et oubliés en greffe sur la pierre dure de Vicenza, des tables basses baptisées “Stone Cloud” ponctuent l’espace de leur présence minérale et sculpturale.

Pour ce nouvel opus de la Collection, Aline Asmar d’Amman signe des pièces insolites, des tables basses sculpturales, sensuelles et poétiques, dont la création est déterminée par la rencontre avec des chutes d’onyx gris et d’onyx rose et du tracé poétique de leurs veines. La facture est exigeante avec une approche sculpturale de la fonction. La construction purement architectonique célèbre la pierre en mono matière et continue un travail initié en collaboration avec la troisième génération des tailleurs historiques du Laboratorio Morseletto, à Vincenza, transmise cette fois par des femmes.

Les “Stone Cloud” évoquent des nuages en onyx gris greffés sur des pieds en pierre de Vincenza naturellement écorchés sur leurs tranches puis sculptés selon un dessin intuitif en réponse aux veinages millénaire des marbres. En écho aux questionnements sur la mystique de la matière, ces pièces évoquent des figures de l’imaginaire astral trouvé dans les profondeurs de la terre, une question investiguée par l’essayiste et académicien français Roger Caillois. Ces sculptures fonctionnelles et totalement uniques poursuivent la recherche constante d’Aline entre brutalisme et haute facture, rareté et upcycling chargées de sens et de symboles.

Pour finir, le tapis “Iris Blush“, fabriqué par Ice Carpets en soie et laine, est une vague de sensations familières, l’empreinte de paysages mouvants, celui de l’air, de la mer, des sables errants. Teinté de variations infinies de rose naissant, du grisé au poudré, du violet dilué à l’ivoire nacré, c’est une toile composée à l’horizontale pour s’allonger dans le dessin et se fondre dans la trajectoire d’un voyage immobile.

jusqu’au 4 octobre 2022

chez FEAU Boiseries

9 rue Laugier 75017 Paris

sur rendez-vous

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Sally Gabori

Voici ma Terre, ma Mer, celle que je suis

Sally Gabori

Considérée comme l’une des plus grandes artistes contemporaines australiennes de ces deux dernières décennies, Sally Gabori commence à peindre en 2005, vers l’âge de 80 ans, et atteint rapidement une renommée artistique nationale et internationale. En quelques années d’une rare intensité créatrice, jusqu’à sa disparition en 2015, elle élabore une œuvre unique aux couleurs vibrantes sans attache apparente avec d’autres courants esthétiques, notamment au sein de la peinture aborigène contemporaine.

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori est née vers 1924 sur l’île Bentinck, dans le golfe de Carpentarie, dans le nord de l’Australie. Elle appartient au peuple kaiadilt et parle la langue kayardilt. Son nom, Mirdidingkingathi Juwarnda, est issu de la tradition kaiadilt qui veut que chacun soit nommé en fonction de son lieu de naissance et de son ancêtre totémique. Ainsi, Mirdidingkingathi indique que Sally Gabori est née à Mirdidingki, une petite crique située au sud de l’île Bentinck, et que son « totem de conception » est juwarnda, le dauphin.

Largement isolés, avec une population atteignant 125 habitants en 1944, les Kaiadilt sont le dernier peuple côtier de l’Australie aborigène à être entré durablement en contact avec les colons européens. Sally Gabori et sa famille ont longtemps mené une vie traditionnelle, reposant presque entièrement sur les ressources naturelles de leur île. Comme la plupart des femmes, Sally Gabori était chargée de la pêche, de l’entretien des pièges à poissons en pierre qui jalonnent les rivages de l’île et du tressage de paniers en fibres naturelles.

À partir du début des années 1940, des missionnaires presbytériens installés depuis 1914 sur l’île Mornington, au nord de l’île Bentinck, tentent de convaincre les Kaiadilt de rejoindre leur mission, en vain. Mais en 1948, à la suite d’un cyclone et d’un raz-de-marée qui inondent une grande partie de leurs terres et contaminent les réserves d’eau douce, les 63 derniers résidents kaiadilt, dont Sally Gabori et l’ensemble de sa famille, sont évacués vers la mission presbytérienne de l’île Mornington. Leur exil, qu’ils pensaient de courte durée, s’étendra finalement sur plusieurs décennies. À leur arrivée à Mornington, les Kaiadilt sont logés dans des campements, sur la plage, et les enfants séparés de leurs parents et installés dans des dortoirs de la mission, avec interdiction de parler leur langue maternelle, rompant ainsi tous liens avec leur culture et leurs traditions.

Dans les années 90, après des années de lutte pour la reconnaissance des droits territoriaux aborigènes, la législation australienne reconnaît les droits des Kaiadilt sur leur terre et un petit ensemble d’habitations, ou outstation, est installé sur l’île Bentinck, à Nyinyilki, pour permettre aux Kaiadilt qui le souhaitent – dont Sally Gabori – de revoir leur île natale et d’y séjourner temporairement.

Sally Gabori commence à peindre en 2005, à plus de 80 ans. Ses œuvres, en apparence abstraites, sont autant des références topographiques que des récits ayant une signification profonde pour elle, sa famille et son peuple. Elles célèbrent à la fois différents lieux de son île natale, que Sally Gabori n’a pas revue depuis près de quarante ans, et les personnes de sa famille qui y sont liées par leurs noms. Les lieux qu’elle peint sont aussi associés aux luttes politiques pour la reconnaissance des droits des Kaiadilt sur leurs terres.

Non héritées d’une tradition iconographique kaiadilt, les peintures de Sally Gabori sont avant tout le témoignage d’un imaginaire à l’horizon illimité, d’une impressionnante liberté formelle, nourrie par les variations infinies de lumière sur le paysage que suscite le climat violemment contrasté du golfe de Carpentarie. Combinaison de couleurs, jeu de formes, superposition de surfaces, variation de formats : pendant les neuf années de son activité artistique, Sally Gabori peint près de 2 000 toiles explorant comme en accéléré les multiples ressources de l’expression picturale.

Après sa disparition en 2015, la Queensland Art Gallery | Gallery of Modern Art à Brisbane puis la National Gallery of Victoria à Melbourne lui consacrent une rétrospective majeure en 2016 et en 2017. Ses œuvres sont aujourd’hui présentes dans les plus importantes collections publiques australiennes.

du 3 juillet au 6 novembre 2022

FONDATION CARTIER pour L’Art Contemporain

261 boulevard Raspail 75014 Paris

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Pierres gravées

Camées, intailles et bagues

Collection Guy Ladrière

L’École des Arts Joailliers présente une exposition racontant l’histoire de l’art des pierres gravées de l’Antiquité au XIXe siècle. Issus d’une exceptionnelle collection privée, intailles grecques et néoclassiques, camées antiques et médiévaux, petites sculptures d’époque impériale, bagues signets mérovingiennes, anneaux épiscopaux sont réunis pour évoquer toutes les facettes de l’art millénaire de la glyptique.

Pierres gravées en relief ou en creux, camées et intailles incarnent l’évolution de la gravure en miniature. Elles offrent une étonnante traversée de l’histoire humaine et minéralogique : du sceau de l’empereur romain aux amulettes des guerriers antiques, de la prière gravée au doigt du croyant du Moyen Âge à la bague de mariage, elles sont à la fois publiques et intimes, objets de parure et de collection. Changeant souvent de montures, copiées à de multiples exemplaires pour les plus célèbres d’entre elles, les pierres gravées sont particulièrement difficiles à dater ou à identifier. Elles n’en ont pas moins fasciné les hommes à toutes les époques. Les Romains épris d’art grec, l’homme de la Renaissance s’attachant à faire revivre l’Antique, les voyageurs du Grand Tour et les amateurs néoclassiques du XIXe siècle, tous ont recherché et collectionné avec passion ces pierres de mémoire.

À travers l’étude de la remarquable collection particulière de Guy Ladrière, exposée pour la première fois au public, c’est une véritable initiation à l’histoire de la glyptique qui est proposée à L’École des Arts Joailliers. Deux cents pièces sont exposées, de l’Antiquité grecque au XIXe siècle, permettant de présenter un panorama continu de techniques et de styles.

Guy Ladrière, grand marchand spécialiste des arts premiers et de l’art médiéval, est aussi un collectionneur passionné. Depuis des décades, il rassemble patiemment les camées, intailles et bagues avec un goût très personnel. Sa collection choisie ne se veut pas encyclopédique : c’est la beauté de chaque pièce qui le guide, aux hasards des découvertes. Sa grande diversité reflète la curiosité du collectionneur.

L’exposition est organisée autour de thèmes, principalement chronologiques et parfois iconographiques (l’Égypte grecque et romaine, les portraits impériaux, les gemmes au Moyen Age, la Renaissance, les têtes de Méduses, deux mille ans de bagues…). Elle est encadrée par deux excursus : l’un sur les pierres et la technique où sont présentées pierres brutes et gravées, l’autre traitant de l’histoire du goût pour ces pierres et leur étude, à travers des livres illustrés des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces deux composantes, le matériau et la référence permanente à l’Antiquité, sont centrales pour comprendre la glyptique.

Art aujourd’hui un peu oublié, le plus souvent anonyme, la glyptique a créé des chefs d’œuvre, et se déploie sur les gemmes les plus variées, de toutes couleurs, cornalines ou héliotropes, rubis ou améthystes. C’est donc la grande histoire doublée d’une histoire de l’art et des techniques que permet de faire revivre cette collection, qui comprend, parmi les plus belles pièces, le rubis gravé à l’effigie de l’empereur Auguste ou la bague au camée du roi Charles V.

Au croisement de l’histoire de l’art, de la gemmologie et de l’histoire des techniques, le sujet de cette exposition entre en résonance avec la mission de L’École des Arts Joailliers depuis sa création en 2012, grâce au soutien de Van Cleef & Arpels. Par les cours proposés comme les conférences et les ateliers, les expositions, les publications, ou encore la recherche, elle offre a tous les publics la possibilité de découvrir ces trois disciplines relatives à l’art du bijou.

du 12 mai au 1er octobre 2022


L’ÉCOLE DES ARTS JOAILLIERS
31 rue Danielle Casanova 75001 Paris
01 70 70 38 40



Du mardi au samedi, de 12h à 19h – Nocturne le jeudi jusqu’à 20h

Visites thématiques avec des professeurs de L’École des Arts
Joailliers historiens de l’art ou gemmologues :

– Mardis, vendredis et samedis de 14h à 15h
– Jeudis, de 14h à 15h et de 19h à 20h
Visites guidées pour les enfants les mercredis, de 15h à 16h
Entrée et visites gratuites, sur réservation
Réservez votre créneau sur www.lecolevancleefarpels.com
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Anna Karlin, Bec Brittain, Rosie Li

Triode met à l’honneur trois créatrices américaines à travers une sélection de pièces exceptionnelles et monumentales incluant Anna Karlin, Bec Brittain et Rosie Li.

A cette occasion, une pièce exclusive de l’artiste-designer Rosie Li sera présentée. Réalisé pour l’événement, le lustre Fluted Ginkgo Blossom s’inspire de la plante qui porte son nom et des motifs décoratifs de l’Art nouveau.

A l’honneur également Face Light et Form Light : deux œuvres poétiques et décalées signées Anna Karlin. A la fois sculptures et sources de lumière, ces pièces uniques s’étireront du sol au plafond. Enfin, cette nouvelle exposition accueille également le travail de la designer Bec Brittain qui explore et expérimente de nouvelles techniques et matériaux précieux, repoussant les limites du design des luminaires “American-made”.

A partir du 20 juin 2022

Galerie Triode
28 rue Jacob 75006 Paris

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Végétal

L’Ecole de la Beauté

Initiée par la Maison Chaumet, avec le concours des Beaux-Arts de Paris, cette exposition inédite invite à regarder la nature à travers le prisme universel de l’art et de la beauté en croisant les visions, les époques et les supports. La Maison Chaumet a puisé dans son vaste patrimoine, l’un des plus importants de l’histoire du bijou en Europe, pour faire résonner son regard botaniste avec toutes les formes artistiques qui se sont, elles aussi, penchées sur le végétal.

Un voyage émotionnel et pédagogique dans la grotte, la forêt, l’estran, la roselière, l’ager, l’hortus, mille-fleurs, riche de pièces scientifiques, dessins, peintures, sculptures, céramiques, textiles, photographies, objets d’art décoratif ou mobilier. 

Près de 400 œuvres offrent ainsi au public une libre flânerie à travers 5 000 ans d’art et de science, racontés par le dialogue entre peintures, sculptures, textiles, photographies, mobilier et 80 objets joailliers de Chaumet et d’autres maisons.

Commissaire de l’exposition, le botaniste Marc Jeanson a imaginé Végétal comme un herbier, composé à partir des espèces présentes dans les créations Chaumet. Ainsi, on découvre les formidables associations de trésors scientifiques, rarement exposés, avec des oeuvres évoquant la même espèce étudiée ( iris, chardon, blé, capucine, …). Les dessins de Joseph de Jussieu ou l’herbier de Paul Hermann, qui côtoient les peintures de Gustave Courbet, Eugène Delacroix, Claude Monet, ou rencontrent un bronze de Sarah Bernhardt et les photographies de Robert Mapplethorpe.

Pus de 70 musées, fondations, galeries et collectionneurs privés ont prêté des œuvres : le Muséum d’Histoire naturelle, les musées d’Orsay et du Louvre, l’Institut de France, le Victoria and Albert Museum, le Pistoia Musei, ou encore le musée de l’École de Nancy, le Royal Botanic Gardens de Kew, la Kunsthalle de Hambourg ou encorel’Albion Art Collection de Tokyo.

du 16 juin au 4 septembre 2022

Beaux Arts de Paris

13 quai Malaquais 75006 Paris