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Minimal / Baroque

Gianluca Pacchioni

Entre simplicité et exubérance, flirtant avec les contraires, le milanais Gianluca Pacchioni travaille avec exaltation les matériaux ancestraux que sont la pierre et le métal. Il se place ainsi dans la lignée des artisans d’art ayant fait de nos intérieurs des écrins pour des réalisations virtuoses. Il forge l’acier, coule le bronze, martèle le laiton dans lesquels il sertit le marbre ou l’onyx sous leur forme brute ou élaborée.

L’exposition Minimal / Baroque est l’occasion de montrer entre autres une variation sur le thème des guéridons Cremino. Ici, l’onyx blanc est enchâssé dans de fines structures de bronze. Le côté laissé primitif de la pierre se reflète sur une plaque de laiton à l’effet miroir, réfléchissant la surface irrégulière, mettant en valeur la force tellurique de la matière. Son autre face est lisse, translucide, presque diaphane, faisant se perdre le regard dans les nuances de brun aux accents dorés ou, pour la première fois, dans une blancheur de glacier. La forme ovale de ces pièces inédites rappelle le mythe grec de la naissance de l’onyx : Venus endormie sur une plage, Cupidon lui coupa les ongles qui se transformèrent en pierre exceptionnelles qui sont depuis utilisées pour orner les plus beaux bijoux.

L’onyx blanc est également utilisé par Gianluca Pacchioni pour le cabinet Metaphysical, petit cube d’onyx et de laiton, haut perché sur des pieds de métal, avec, là aussi, l’effet miroir de la tablette placée en-dessous. Il apparait comme un monolithe blanc, traversé de veines de laiton, à la manière du kintsugi japonais. Cette technique rend l’objet énigmatique : est-ce un bloc, ou un assemblage ? Les réseaux formés par le métal répondent à ceux, naturel, de la pierre. Le Beau est plus qu’un état, c’est le vécu de la matière. Une porte y est cachée et s’ouvre sur un intérieur tout doré, comme un trésor.

Autre nouveauté dans le répertoire de Gianluca Pacchioni, la Galerie Negropontes expose la console Under the Sheets. L’italien a cette fois choisi de travailler le quartzite de Patagonie aux inclusions d’un noir profond, d’or pâle ou d’un brun espresso comme déposées sur une pierre blanche aux nombreuses veinures. Certaines zones sont très opaques, d’autres translucides. La pierre scintille par endroit. Les effets naturels extrêmement graphiques sont mis en valeur par un piétement en forme de vague, en laiton patiné aux teintes mordorées. L’artiste nous propose un jeu tactile, nous invitant à « caresser un corps caché dans un bloc de granit ».

Enfin, l’exposition permettra de découvrir la troisième version du panneau décoratif Fossil. L’élément végétal s’y retrouve prisonnier du métal en fusion, comme aux premiers temps de la Terre. Il reste l’image, la trace, le témoignage de la vie qui traverse ainsi les âges.

à partir du 9 mars 2022

Galerie Negropontes

14-16 rue Jean-Jacques Rousseau 75001 Paris

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Femmes Singulières

Muses, mécènes, artistes peintres ou sculpteurs, photographes, écrivains, créatrices de mode, de bijoux, de mobilier, décoratrices, architectes, aucun domaine n’échappe à l’imagination des femmes. De Dina Vierny à Gertrude Stein, Leonor Fini, Marie-Laure de Noailles, Louise Nevelson, Niki de Saint Phalle, Claude Lallane, Lee Miller, Françoise Sagan ou encore Coco Chanel, Suzanne Belperron, Charlotte Perriand, Lady Mendl, Zaha Hadid, elles sont nombreuses a avoir façonné le paysage artistique du 20ème siècle.

Aujourd’hui, des femmes aussi influentes que : Maja Hoffmann, Marina Abramovic, Yayoi Kusama, Cindy Sherman, Amelie Nothomb, Agnès B, India Madhavi … créent la scène artistique du 21ème siècle. D’autres sont à découvrir telles que Frédérique Mattei, créatrice de bijoux et sculptrice ou Carole de Durfort, céramiste.

Toutes, hier ou aujourd’hui, par leur travail ou leur démarche artistique nous étonnent par leur liberté d’expression, leur créativité, la force de leur discours. Cette nouvelle installation, loin d’être exhaustive, nous présente les œuvres de quelques-unes de ces « Femmes Singulières »

Avec

Guidette Carbonell, Madeleine Castaing, Gabriella Crespi, Carole de Durfort, Yolande Fièvre, Claude Lalanne,

Frédérique Mattei, Jeannine Nathan, Bolette Natanson, Marie-Laure de Noailles, Maria Pergay,

Françoise Pétrovitch, Niki de Saint-Phalle, Françoise Sée et Carla Venosta

du 2 au 23 décembre 2021

Galerie ALEXANDRE BIAGGI

14 rue de Seine 75006 Paris

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Picasso / Rodin

Ce partenariat exceptionnel entre deux grands musées monographiques offre un regard inédit sur ces artistes de génie qui ont ouvert la voie à la modernité dans l’art. Leurs chefs-d’œuvre sont présentés simultanément au sein des deux monuments historiques qui abritent ces musées nationaux.

L’exposition invite à une relecture croisée des œuvres de Rodin (1840-1917) et Picasso (1881-1973), ces deux grands artistes ayant durablement bouleversé les pratiques artistiques de leur temps pour les générations à venir. Il ne s’agit pas de montrer ce que Picasso a emprunté à Rodin, mais plutôt d’examiner les convergences signifiantes qui apparaissent entre l’œuvre de Rodin et plusieurs périodes de la production de Picasso.

Cette relecture croisée de leurs œuvres se décline en différents chapitres sur les deux lieux, au Musée Rodin d’une part à travers la crise de la représentation du début du 20e siècle, et au Musée Picasso d’autre part dans les processus créatifs mis en œuvre par les deux artistes. À des époques et dans des contextes différents, Rodin et Picasso participent à une articulation décisive de l’histoire et sans doute est-ce là une des clés de leurs similitudes.

À leur façon, ils inventent un nouveau mode de représentation, expressionniste chez Rodin, cubiste chez Picasso. Pour Rodin, comme pour Picasso, l’atelier est un espace privilégié d’expérimentation sur les formes et les matériaux. Travail en série, fragmentation, assemblage, détournement sont autant d’approches singulières et novatrices. Le travail de l’artiste en perpétuel mouvement, explore un motif en constante métamorphose.

À travers un dialogue systématique, cette exposition riche de plus de 500 œuvres, peintures, sculptures, céramiques, dessins, documents d’archives, photographies invite le visiteur à une relecture inédite de leur parcours artistique foisonnant et innovant.

du 1er juillet 2021 au 2 janvier 2022

Musée Rodin
77 rue de Varenne 75007 Paris

Musée national Picasso
5 rue de Thorigny 75003 Paris

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Cartier et les arts de l’Islam

Aux sources de la modernité

Cette exposition exceptionnelle, coproduite par le Musée des Arts Décoratifs et le Dallas Museum of Art, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre et le soutien de la Maison Cartier montre les influences des arts de l’Islam sur la production de bijoux et d’objets précieux de la Maison de haute joaillerie, du début du xxe siècle à nos jours. Pour la première fois, le processus de création d’une grande Maison de joaillerie est mis en lumière. La grande richesse des archives, les nombreux dessins et le fonds photographique ont permis de retrouver la source originelle de nombreuses créations de Cartier et de comprendre l’important impact de la découverte des arts de l’Islam sur la Maison au début du XXe siècle.

Le Musée des Arts Décoratifs a ouvert la voie à ces recherches spécifiques lors de l’exposition « Purs décors ? Arts de l’islam, regards du XIXe siècle » en 2007, au moment même où ses collections rejoignaient celles du musée du Louvre, pour former, grâce à un dépôt de grande ampleur, le département des Arts de l’Islam, inauguré en 2012. Ces recherches sont aujourd’hui approfondies dans le domaine de la bijouterie et joaillerie à travers l’histoire créative de la Maison Cartier.

Créée en 1847 par Louis-François Cartier, la Maison est initialement spécialisée en vente de bijoux et d’objets d’art. Son fils Alfred reprend la direction de l’activité en 1874 et y associe son fils aîné Louis en 1898. Cartier conçoit alors ses propres bijoux tout en poursuivant une activité de revente de pièces anciennes. Au début du XXe siècle, Louis Cartier est à la recherche de nouvelles sources d’inspiration. Paris est alors le haut lieu du commerce de l’art islamique et c’est certainement au travers des grandes expositions organisées à Paris, au Musée des Arts Décoratifs en 1903 puis à Munich en 1910, que Louis découvre avec passion ces formes nouvelles qui imprègnent progressivement la société française. À travers un parcours thématique et chronologique décliné en deux volets, l’exposition retrace, dans une première partie, l’origine de cet intérêt pour les arts et l’architecture de l’Islam à travers le contexte culturel parisien du début du XXe et explore le climat de création autour des dessinateurs et des ateliers, à la recherche de leurs sources d’inspiration. La seconde partie illustre le répertoire de formes inspiré par les arts de l’Islam depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours.

De la collection personnelle de Louis Cartier, reconstituée grâce aux archives de la Maison, aux voyages que Jacques Cartier entreprend notamment en Inde, en 1911, qui lui permettent de développer la clientèle des maharadjahs et de collecter des bijoux anciens et contemporains, pour les revendre en l’état, s’en inspirer ou les recomposer au sein de créations nouvelles. Ces différentes sources d’inspiration et les bijoux orientaux qui enrichissent les stocks de la Maison contribuent au renouvellement des formes mais aussi des techniques de fabrication. Les aigrettes, les pompons, les bazubands (bracelet allongé fixé sur le haut du bras) sont déclinés à l’envi et adaptés dans leurs formes, leurs couleurs et leurs matières au goût du jour. La flexibilité des bijoux indiens donne naissance à des innovations techniques, de nouvelles montures et assemblages. L’intégration de parties de bijoux, de fragments d’objets islamiques, désignés comme « apprêts », et l’utilisation de textiles orientaux pour créer des sacs et accessoires constituent également l’une des marques de création de la Maison en ce début de XXe siècle. Célèbre pour sa production de bijoux de style guirlande, la Maison Cartier développe, dès 1904, des pièces dont les lignes s’inspirent des compositions géométriques issues des arts de l’Islam découvertes au travers des livres d’ornements et d’architecture. Décors de briques émaillées originaires d’Asie centrale, merlons à degrés… constituent les bases d’un répertoire précurseur qualifié plus tard d’« art déco » – en référence à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925 – et qui très tôt a fait entrer la Maison dans la modernité.

La production de la Maison sous la direction artistique de Louis Cartier est notamment marquée par une inspiration issue du monde iranien et des arts du livre. C’est le cas des mandorles, palmettes, fleurons, rinceaux, sequins, ondulations, écailles… Louis innove par de nouvelles associations de couleurs et de matières, mariant le lapis lazuli et la turquoise, associant le vert du jade ou de l’émeraude au bleu du lapis lazuli ou du saphir pour créer son célèbre « décor de paon ».Sous la direction artistique de Jeanne Toussaint, le style de la Maison laisse place, dans les années 1930, à de nouvelles formes et associations de couleurs inspirées essentiellement du monde indien. Tutti Frutti, sautoirs, bijoux en volume caractérisent le style hautement reconnaissable de la Maison et ses nouvelles productions qui émaillent la seconde moitié du XXe siècle.

Parfois aisément identifiables, d’autres fois décomposés et recomposés jusqu’à rendre leur source intraçable, les motifs et les formes issus des arts et de l’architecture de l’Islam intègrent le langage stylistique des dessinateurs jusqu’à constituer encore à ce jour une partie du répertoire de la Maison, qu’illustrent des pièces de joaillerie contemporaine qui achèvent ce parcours.

du 21 octobre 2021 au 20 février 2022

MUSEE DES ARTS DECORATIFS

111 rue de Rivoli 75001 Paris

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Graciela Iturbide

la première grande exposition en France consacrée à l’ensemble de l’œuvre de la photographe mexicaine Graciela Iturbide, des années 1970 jusqu’à aujourd’hui. Pour cette véritable exposition-portrait, l’artiste nous a ouvert les portes de son studio au 37 calle Heliotropo à Mexico, l’un des chefs-d’œuvre de l’architecte Mauricio Rocha qui conçoit également la scénographie de l’exposition. Heliotropo 37 rassemble plus de 200 images, des œuvres les plus iconiques aux photographies les plus récentes, ainsi qu’une série en couleur réalisée spécialement pour l’exposition.

Lauréate du prix W. Eugene Smith en 1987 puis du prix Hasselblad en 2008 – la plus haute distinction photographique – Graciela Iturbide est une figure majeure de la photographie latino-américaine. Depuis plus de 50 ans, elle crée des images qui oscillent entre approche documentaire et regard poétique : « J’ai cherché la surprise dans l’ordinaire, un ordinaire que j’aurais pu trouver n’importe où ailleurs dans le monde ». Si elle est aujourd’hui célèbre pour ses portraits d’Indiens Seris du désert de Sonora ou ceux des femmes de Juchitán ainsi que pour ses essais photographiques sur les communautés et traditions ancestrales du Mexique, Graciela Iturbide porte également depuis toujours une attention quasi spirituelle aux paysages et aux objets. L’exposition présente pour la première fois ces deux versants de l’œuvre de l’artiste et en offre ainsi une vision renouvelée.

Du 12 février au 29 mai 2022

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261 boulevard Raspail 75014 Paris

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Galerie Chenel x Maxime Flatry

Intérieur

Art Déco / Art Classique

Pour cette exposition de fin d’année, la Galerie Chenel a choisi d’inviter le jeune marchand Maxime Flatry, spécialisé dans le mobilier et les objets d’art du XXème siècle, plus précisément en Art Déco, pour créer des scénographies qui mêlent les univers des deux galeries .

Suivant les inspirations d’images d’archives d’intérieurs 1920/1930 et de décorateurs comme Marc du Plantier ou Jean-Michel Frank, ils ont imaginé ensemble une ambiance intemporelle à l’image de celle que les collectionneurs de cette époque affectionnaient, mariant leurs sculptures au mobilier raffiné et créant ainsi une esthétique intérieure tout à fait singulière qui a marqué les arts décoratifs du vingtième siècle.

du 18 novembre au 18 décembre 2021

Galerie Chenel

3 quai Voltaire 75007 Paris

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Damien Hirst

Cerisiers

Au printemps 2021, la Fondation Cartier pour l’art contemporain invite l’artiste britannique Damien Hirst à dévoiler sa dernière série de peintures Cherry Blossoms (Cerisiers en Fleurs). Fruit de deux années de travail solitaire dans son atelier londonien, cette série s’inscrit dans la continuité de ses recherches picturales et témoigne du plaisir de retrouver, grâce à la peinture, le geste de l’artiste. Cerisiers est la première exposition institutionnelle de Damien Hirst en France.

La série Cherry Blossoms réinterprète avec une ironie joyeuse le sujet traditionnel et populaire de la peinture de paysage. Sur la toile, Damien Hirst mêle touches épaisses et projections de peinture faisant référence tant à l’impressionnisme et au pointillisme qu’à l’action painting. Les peintures monumentales, entièrement recouvertes de couleurs vives et saturées, enveloppent le spectateur dans un paysage végétal oscillant entre figuration et abstraction. À la fois détournement et hommage aux grands mouvements artistiques de la fin du XIXe et du XXe siècle, cette série marque une forme d’aboutissement des recherches que Damien Hirst mène depuis le début de sa carrière sur la couleur, la beauté, la perception et le rôle de l’artiste.

D’abord étudiant à Leeds puis au Goldsmiths College of Art de Londres à la fin des années 1980, Damien Hirst devient rapidement le chef de file des Young British Artists, un groupe d’artistes partageant un goût pour l’expérimentation et la création de dispositifs, parfois perçus comme choquants, qui domina la scène britannique dans les années 1990. Les cadavres d’animaux plongés dans d’immenses aquariums remplis de formol de la série Natural History deviennent ainsi rapidement des images emblématiques de l’œuvre de Damien Hirst et de cette scène artistique.

Dès cette époque, la peinture joue un rôle essentiel dans la pratique de Damien Hirst : « J’ai toujours été un grand amoureux de la peinture et pourtant j’ai constamment cherché à m’en éloigner. En tant que jeune artiste, on est nécessairement influencé par les tendances du moment, et dans les années 1980 la peinture n’était pas dans l’air du temps. » Si les toiles des débuts sont inspirées de l’expressionnisme abstrait — qu’il qualifie de « paint how you feel » — il entreprend dès 1986 la série Spot Paintings (non achevée à ce jour) qui s’inscrit davantage dans la lignée du minimalisme et de l’art conceptuel des années 1960. Dans ces œuvres, les points colorés semblent réalisés par une machine, gommant toute trace d’intervention humaine. L’approche qui caractérise Visual Candy (1993-1995), une série de toiles aux titres ironiques composées de taches épaisses et de couleurs exubérantes superposées, est quant à elle déjà une célébration du plaisir de peindre.

Avec la série Cherry Blossoms, commencée juste après l’ambitieuse exposition de sculptures Treasures from the Wreck of the Unbelievable présentée à Venise (2017) qui l’a occupé pendant près de 10 ans, Damien Hirst retrouve la spontanéité du geste pictural. L’image d’une peinture mécanisée, omniprésente dans la série Spot Paintings, est ici remplacée par la faillibilité de la main de l’artiste qui les réalise seul dans son atelier.

« Cherry Blossoms parle de beauté, de vie et de mort. Ces peintures sont excessives — presque vulgaires. Comme Jackson Pollock tourmenté par l’amour. Elles sont décoratives bien que directement inspirées de la nature. Elles parlent de désir, de la manière dont on perçoit les choses qui nous entourent et ce qu’on en fait, mais évoquent aussi l’incroyable et éphémère beauté d’un arbre en fleurs dans un ciel sans nuages. J’ai adoré travailler sur ces toiles, me perdre entièrement dans la couleur et la matière à l’atelier. Les Cherry Blossoms sont tape-à-l’œil, chaotiques et en même temps fragiles, c’est grâce à elles je me suis éloigné du minimalisme, du fantasme d’un peintre mécanique. Et c’est ça que j’ai vraiment trouvé excitant. »

du 1er juin 2021 au 2 janvier 2022

FONDATION CARTIER

261 boulevard Raspail 75014 Paris

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Paris – Athènes

Naissance de la Grèce moderne 1675 ‐ 1919

Organisée à l’occasion du bicentenaire de la Révolution grecque de 1821, l’exposition souhaite mettre en valeur les liens unissant la Grèce et la culture européenne, en  suivant notamment le fil des relations entre Paris et Athènes.

Aux 17e et 18e siècles, les ambassadeurs en route vers la Sublime Porte découvrent en Grèce une province ottomane, qui intéresse vivement les artistes et les  intellectuels. En 1821, la guerre d’Indépendance grecque, soutenue militairement et financièrement par certains pays européens, suscite un enthousiasme populaire.

Libérée en 1829, la Grèce proclame Athènes comme capitale en 1834. Influencé par la présence allemande et française sur son territoire, le nouvel État grec construit son identité culturelle moderne en puisant aux sources du néoclassicisme français et allemand.

La défense du patrimoine national et la collaboration européenne marquée par la création d’instituts archéologiques, comme l’École française d’Athènes en 1846, sont à l’origine d’un bouleversement des connaissances sur le passé matériel de la Grèce.

L’exposition entend pour la première fois croiser cette histoire de l’archéologie avec l’histoire du développement de l’État grec et des arts modernes. Les fouilles de Délos,  Delphes ou de l’Acropole sont à l’origine de la redécouverte d’une Grèce colorée très éloignée des canons du néoclassicisme. À la fin du 19e siècle, les grandes  expositions universelles donnent à voir un nouvel art grec moderne, marqué par la reconnaissance de l’identité byzantine et orthodoxe de la Grèce.

du 30 septembre 2021 au 7 février 2022

MUSEE du LOUVRE

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Chefs-d’Oeuvres photographiques du MOMA

La collection Thomas Walther

En 2001 et en 2017, le Museum of Modern Art de New York (MoMA) faisait l’acquisition de plus de 350 photographies provenant du collectionneur suisse Thomas Walther. Cet ensemble, qui constitue aujourd’hui un des piliers de la collection moderne du MoMA, est présenté pour la première fois hors de New York, dans une exposition rassemblant environ 230 images.

Comprenant des oeuvres iconiques de la premiere moitié du XXe siècle, l’ensemble permet d’écrire une histoire des avant-gardes photographiques européennes et américaines. À travers les oeuvres d’une centaine de photographes, de Berenice Abbott à Karl Blossfeldt, de Claude Cahun à El Lissitzky, d’Edward Weston à André Kertész, entre chefs-d’oeuvre et images moins connues, la collection retrace l’histoire de l’invention de la modernité en photographie.

Mêlant les genres et les approches (architecture et vues urbaines, portraits et nus, reportages, photomontages et experimentations…), l’exposition explore les réseaux artistiques de l’Entre-deux-guerres, du Bauhaus au Paris surréaliste, en passant par Moscou et New York. Par sa radicale invention visuelle, l’ensemble rend enfin parfaitement compte de l’esprit d’utopie de ceux qui voulaient changer les images pour changer le monde et fait pleinement comprendre les propos du photographe et théoricien Lazlo Moholy-Nagy qui, il y a maintenant un siècle, affirmait que « l’analphabète du futur ne sera pas l’illettré mais l’ignorant en matière de photographie ».

du 14 septembre 2021 au 13 février 2022

JEU DE PAUME

1, place de la Concorde 75001 Paris

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Latin American Modernism : From Architecture to Design

En 1955, s’ouvre au MOMA une grande exposition d’architecture qui inaugure un nouveau regard sur la création architecturale en Amérique Latine et son importance au niveau mondial : Latin American Architecture since 1945. Bien que les architectes sud-amércains soient moins connus internationalement, à cette époque – l’Amérique et l’Europe prédominent encore – il existe pourtant plusieurs courants architecturaux, imprégnés d’origines historiques diverses, complétés de Modernités occidentales. Cette influence euro-américano-hispano-indienne révèle en fait une sensibilité architecturale propre à l’Amérique Latine qui se découvre à travers de nombreuses constructions, tant privées que publiques.. Pour couvrir cette importante période de l’après-guerre (1945-1990), l’exposition s’axera sur trois personnalités majeures de premier plan : un Mexicain (Luis Barragan) et deux autres brésiliens (Zanine Caldas et Oscar Niemeyer) pour lesquels l’architecture et le mobilier ont été des éléments importants, déterminants, liés ensemble bien sûr et faisant toujours partie de leurs vies créatives.

Luis Barragan se tourrne très rapidement vers l’architecture moderne, à la fin des années 20, alors qu’il entreprend un voyage en Europe pour y découvrir différents courants, en Allemagne, en France, en Angleterre et en Espagne. En 1931, il se rend à Paris pour y écouter une conférence de Le Corbusier sur l’architecture moderne concernant avant tout les villas Savoye et Stein..
A cette même époque au Brésil, Oscar Niemeyer réfléchit avec Lucio Costa – les futurs architectes de Brazilia – à la conception d’un nouveau bâtiment pour le ministère de l’Education et de la Santé. A la suite de nombreux échanges avec Le Corbusier, ils réalisent en 1936 un immeuble dont les idées phares de Le Corbusier se trouvent véhiculées dans cette nouvelle architecture moderne brésilienne.. De l’architecture européenne avant-gardiste (Mies van Der Rohe, Walter Gropius, Le Corbusier) mais aussi américaine (Frank Lloyd Wright), Oscar Niemeyer inventera et définira son propre style qui se reportera aussi sur le mobilier, dans les années 60-70.

En 1935, Luis Barragan s’installe à Mexico, devenue dans les années 20-30, un épicentre culturel, intellectuel et artistique de l’Amérique Latine où se côtoient de nombreux artistes locaux et internationaux ; parfois émigrés pendant la guerre. Les années 50-60 sont une période de grand développement où Luis Barragan réalise plusieurs maisons privées , dans le quartier de San Angel à Mexico, qui lui permettent de développer et d’affiner son style. Fonctionnaliste et dépouillé, les couleurs du Mexique traditionnel y resurgissent (rose, bleu, rouge). La nature est aussi très présente tout comme la lumière et les formes minimales que peuvent créer les ombres ; tout est très réflécdhi dans ces espaces intérieurs et extérieurs. Sa dernière maison : la Casa Gilardi (1975) clôt plus de 30 ans de recherches !
De ses architectures géométriques, né un mobilier extrêmement dépouillé en bois traditionnel – le sabino – qui accompagne avant tout l’architecture Intérieure du lieu. Le mobilier devient rapidement un complément de l’architecture intérieure !

Au Brésil, apparaît dés le milieu des années 50, un ébéniste de renom : Zanine Caldas, sensible aux différents aspects que peuvent mettre en avant les bois brésiliens. Tout au long des années 60-70, il réalise des meubles en bois exotiques pour de somptueuses villas modernes aux espaces ouverts. Fasciné par le bois qu’il récupère – et particulièrement le pequi – il dessine des meubles aux formes organiques, massives qui mettent le bois en majesté.
Mais ses recherches vont plus loin puisque, dés le départ, il respecte des traditions ancestrales qui ont toujours pris en compte la protection de la nature : la Forêt amazonienne. Avec son regard écologique qui lui est propre, il montre comment pour éviter de gâcher du bois, il travaille directement à partir de troncs récupérés, non utilisés ! ! Les souches de bois restantes vont dans la réalisation d’autres meubles, voir d’éléments d’architecture .. C’est une réflexion bien d’actualité !
Du mobilier il se tournera, à la fin de sa vie, vers l’architecture, où le bois, dans la construction, permet de créer des espaces vraiment nouveaux.

Oscar Niemeyer s’exile en France en 1964, avec comme bagage, la reconnaissance internationale de son architecture. Il réalise quelques bâtiments célèbres en France avec, tout d’abord, le Siège du Parti Communiste, à Paris (1968-71). S’en suivront quelques études de projets et autres constructions, comme la Bourse du Travail à Bobigny (1978) ou encore la Maison de la Culture du Havre (1982). Néanmoins, il se tourne aussi vers la réalisation de mobilier avec le soutien de la firme française : Mobilier Internationale, à Paris. Il réalise donc des meubles aux courbes minimales, qui accompagnent ses intérieurs. Emblématique des années 60-70, ils meubleront certaines administrations et lieux publics de cette époque, tout comme des espaces privés, représentatifs de leur époque..

du 14 Octobre au 6 Novembre 2021

LAFFANOUR – GALERIE DOWNTOWN

18 rue de Seine 75006, Paris

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Charles Zana

Ithaque

Charles Zana, au fil de son métier d’architecte, a toujours ressenti le besoin de créer un paysage décoratif d’une
grande douceur. « J’aime la beauté des endroits vides, j’enlève les aspérités, les volumes impurs pour créer des
espaces de vie. » Par son expression sensible, il invente des atmosphères aux courbes délicates, aux tonalités subtiles,
un cocon articulé sur le goût et les besoins de ses clients, mais également sur ses convictions profondes. Grâce à
ses réalisations sur-mesure, pour des clients privés et des lieux d’hospitalité, il contribue à la définition d’un espace
global, « la particularité de l’agence est de préciser dans le projet, une solution qui englobe un spectre large, du
général au détail. » Ses références sont issues de la tradition des ensembliers des années 30. Les matériaux naturels
de Jean-Michel Frank, la tension des compositions de Pierre Chareau, le jeu coloré de Luigi Caccia Dominioni et
la sensualité de Gio Ponti nourrissent par touches subtiles et allusives, ses compositions de meubles et de décors.

Fort de ses premières créations de mobilier et de luminaires, uniques par essence, Charles Zana invente sa première collection de mobilier auto-produite haut-de-gamme. Par le choix du nom symbolique d’Ithaque, il exprime la constance de son voyage initiatique tout au long de trente ans d’expérience de l’agence, une boucle inspirée et créative, exprimant son identité, sa valeur.

Déployant un inventaire poétique de meubles raffinés, il propose des tables, un bureau, des assises, une tête de lit et des luminaires pour servir un cadre de vie contemporain à l’usage des amateurs sensibles. Les éditions sont conçues dans le droit fil de ses principes décoratifs : un choix exigeant pour une harmonie de matière, de couleur et de volume. Cette première gamme fonctionnelle exprime une esthétique délicate, quasiment archétypale, dont la présence scelle l’alliance du monde sensible et du regard porté sur lui.

du 19 au 24 octobre 2021

72 rue de l’Université 75007 Paris

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Histoires de photographies

Collection du Musée des Arts Décoratifs

Le Musée des Arts Décoratifs présente une exposition de ses collections de photographies, révélées pour la première fois au public. Ce fonds patrimonial exceptionnel, riche de plus de 350 000 phototypes, rassemble des photographies de mode, d’architecture, de paysage, de décor, mais aussi publicitaires, allant des années 1840 aux créations les plus récentes.

«Histoires de photographies» retrace, à travers 400 tirages originaux et négatifs, un siècle et demi d’histoires photographiques immortalisées par de grands noms tels Eugène Atget, Laure Albin-Guillot, Dora Kallmus, plus connue sous le nom de Madame d’Ora, Man Ray, Cecil Beaton, Robert Doisneau, Bettina Rheims, David Seidner…

Chronologique et thématique, l’exposition dévoile la diversité des usages de la photo — politique, économique, juridique, artistique ou documentaire — et met en lumière les croisements, sensibles ou inattendus, avec les arts décoratifs. Elle offre ainsi un regard neuf sur le rôle de premier plan que le Musée des Arts Décoratifs a joué dans la reconnaissance de la photographie sur la scène artistique française.

Dès son origine en 1864, l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie – aujourd’hui Les Arts Décoratifs – envisage la photographie comme un «art appliqué à l’enseignement et à la vulgarisation». Elle est alors considérée comme l’un des vecteurs les plus efficaces pour inspirer les ouvriers et artisans en plein contexte d’émulation artistique et économique. Au temps des premières expositions d’arts industriels, l’institution produit ses propres photographies grâce au laboratoire qu’elle met en place en 1883 et appelle les photographes à rejoindre ses rangs afin de fournir des modèles, en vue de former le regard et d’éduquer par l’image. Au fil du temps, le musée et sa bibliothèque acquièrent des milliers de clichés ayant pour vocation de documenter les collections que les créateurs ont pu donner par ailleurs, à l’instar de Pierre Chareau, Jacques-Émile Ruhlmann ou Louis Sognot.

Au-delà des collections, c’est toute une politique d’expositions que la photographie nourrit tout au long du XXe siècle comme l’«Exposition des photographies de guerre» en 1916 ou l’«Exposition internationale de la photographie contemporaine» en 1936. La programmation propose et accueille les premières rétrospectives françaises consacrées à Henri Cartier-Bresson (1955) ou à Jacques Henri Lartigue (1975). En 2021, le musée rend un nouvel hommage à la photographie mais cette fois à travers le prisme de sa propre collection. Six sections permettent d’en saisir la profusion et la variété : la quête des modèles, les vues de pays comme objet d’étude et d’inspiration, la photographie au service du patrimoine, l’utilité commerciale de la photographie exploitée par la presse et la publicité, la reconnaissance de la photographie en France et la photographie de mode.

Le parcours débute au commencement de l’histoire de la photographie dans le sillon des premières associations et institutions : la Société française de photographie voit le jour en 1854 et la Chambre syndicale de la photographie en 1862. Cette partie introduit le visiteur dans les premières images de ce milieu du XIXe siècle en rappelant leur vocation pédagogique pour les artistes et les artisans. L’acquisition de modèles photographiques – natures mortes mais aussi ornements ou figures – est alors au cœur des impératifs des institutions.

Le XIXe siècle est aussi une époque d’échanges et de mouvements. Les expositions universelles, plus particulièrement à partir de 1867, invitent à découvrir le monde, cet «ailleurs» que l’on méconnait alors, et la photographie participe à ce phénomène. Les clichés pris à l’étranger ont nourri l’imaginaire des artistes et des décorateurs, autant que celui des collectionneurs. De l’Amérique du Sud à l’Asie en passant par l’Europe et la Méditerranée, les photographies témoignent de différents points de vue : colonial, touristique, ethnographique ou personnel. La photographie est également l’une des ressources les plus convoquées à l’heure où s’organise la protection des monuments. En apportant un témoignage visuel de leur état et de leur transformation, elle joue un rôle essentiel à l’égard du patrimoine et de l’architecture à travers l’objectif d’Henri Le Secq ou de Charles Marville.

L’exposition entraîne le visiteur dans les années 1920-1930, qui voient l’apparition progressive de la photographie publicitaire. Cette partie dévoile comment l’essor du modernisme photographique doit autant aux photographes eux-mêmes qu’aux graphistes, éditeurs et décorateurs, qui font entrer l’image dans les domaines de la vie quotidienne. L’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, qui se tient à Paris en 1925, est fondamentale pour le marché de la photographie et de l’édition. Certaines revues comme Art et Décoration ou L’Architecture d’Aujourd’hui, et Connaissance des arts ensuite, accordent une place croissante à l’illustration photographique. Publiées dans ces revues, les clichés de Thérèse Bonney, Dora Kallmus ou Jean Collas jouent également un rôle de diffusion de modèles, contribuant au renouveau de la création et à l’évolution des goûts.

C’est également l’ambition de l’Union française des arts du costume (UFAC), créée en 1948, sous l’impulsion de François Boucher, qui rassemble un ensemble prestigieux de pièces de mode, textiles et de tirages dont la gestion est alors confiée au musée. L’alliance de ces deux collections, dont l’accord est scellé en 1981, devient le socle de la mode du Musée des Arts Décoratifs. Le corpus photographique apporte un témoignage artistique et intime sur les figures les plus marquantes de la haute couture parisienne : Charles Frederick Worth, Madeleine Vionnet, Paul Poiret… créateurs que les toutes récentes expositions «Harpers Bazaar, premier magazine de mode» et «Le dessin sans réserve» ont mis en lumière.

«Histoires de photographies» s’inscrit dans une programmation initiée en 2020 avec «Le dessin sans réserve», à la suite de «Faire le mur. Quatre siècles de papiers peints» en 2016, qui s’attache à faire découvrir au public toute la richesse de fonds restés longtemps dans l’ombre. L’exposition révèle les contours d’un médium à part entière, ses personnalités fondatrices et ses expressions les plus surprenantes.

du 19 mai au 12 décembre 2021

MAD

107 rue de Rivoli 75001 Paris