“Sans doute à cause du caractère présumé élitiste ou secret dont ils apprécient de s’entourer, de nombreux clubs ont dès leur apparition, jouit d’une réputation surestimée, attisant à leur égard les fantasmes de ceux qui n’en sont pas.
Parmi la multitude des clubs existant de par le monde, je me contenterai d’en citer cinq, dont l’importance n’est plus à démontrer : La Ligue des Rouquins, dont la mission hebdomadaire de chacun des membres est de recopier des pages de l’Encyclopædia Britannica ; Le Club des Milliardaires, dont les membres célibataires se réunissent une fois l’an afin de tirer au sort, à l’aide d’un grand saladier rempli de haricots blancs – dont un seul est noir -, celui qui devra se marier dans l’année sous peine de se voir retirer sa fortune ; le sinistre Club du Suicide qui ouvre les Nouvelles Mille et Une Nuits de R. L. Stevenson et dont un prince de Bohême mettra fin aux criminels agissements avec l’aide involontaire d’un jeune homme qui distribuait des tartes à la crème ; une société de recherches savantes et inutiles, dont on me pardonnera de taire le nom, et dont les membres étudient la science des solutions imaginaires ; enfin, le Club des Métiers Bizarres, fondé par G. K. Chesterton en 1937 et qui possède en outre la particularité que son tout premier sociétaire fut admis à titre posthume : Alexis Pechkov gagna en effet ce privilège en concevant avant tous l’existence de la courbe mystérieuse de la ligne droite.“
On a pu admirer le travail d’Emmanuel Pierre dans les pages des journaux, Le Magazine Littéraire, Libération, The New Yorker, The World of Interiors, ou Le Monde d’Hermès au travers de ses dessins, mais aussi dans ses livres dessinés et ses décors (les vitrines de Noël des Galeries Lafayette pour Christian Lacroix, l’exposition Dans L’Œil du Flâneur pour Hermès, la façade de l’Hôtel du Louvre…). La galerie Martine Gossieaux présente les collages originaux d’Emmanuel Pierre des livres Abécédérotique de François Motte (2020, Éditions La Pionnière) et Venise Mascarade d’Emmanuel Pierre (2018, Éditions RMN) ainsi que d’autres collages.
“J’ai beaucoup tâtonné, mêlant tout d’abord des fragments de journaux et de dictionnaires anciens que je recouvrais de dessin à l’encre et de tempera. Puis, donnant plus d’indépendance à des bouts d’affiches arrachées (avec parcimonie, car je suis un petit-bourgeois peureux) et des gravures de livres ou journaux du XIXe siècle, j’ai raconté mes histoires de façon que je trouvais plus intéressante et personnelle. Mais cela fait plus de quinze ans que j’ai séparé les deux techniques : collage pur et dessin à l’encre, totalement autonomes. Chacune trouve plus de force et je m’aventure dans les couleurs avec un plaisir extrême.
Je travaille à partir de gravures, lithographies, chromos, planches diverses, livres cassés, drouille selon le terme des brocanteurs, que je me procure dans les brocantes, salons de vieux-papiers et chez les marchands d’estampes. Je travaille avec des ciseaux, de la colle de relieur et une mémoire d’éléphant pour retrouver telle tête d’oiseau ou cette main droite qui tiendra telle chose qui finira par ressembler à une tasse de thé. J’aime aussi beaucoup mélanger les matières : le mat jaune pâle d’une eau-forte du XVIe siècle à un arrogant et triomphal vernis rouge d’une carte publicitaire de 1880.
Les images du Racine et et du Larousse demeurent la base de mon matériel, plus ou moins rangées dans des enveloppes et pochettes envahissantes. L’autre intérêt de ces techniques d’avant l’Offset, c’est qu’on peut les agrandir sans perdre la finesse du trait. Souvenez-vous des bâches de l’Hôtel du Louvre. Inutile de dire que Photoshop ne me sert qu’à numériser les images terminées.» Emmanuel Pierre
Pour cette rentrée, la galerie Olivier Waltman a décidé de nous inviter à passer au Salon! Treize artistes de la galerie, designers, photographes, vidéastes et sculpteurs ont été invités à produire deux œuvres chacun pour les faire vivre dans un salon d’amateur. Pour l’occasion, la galerie s’est transformée en un intérieur chaleureux et propose une scénographie différente du « white cube » habituel.
A une époque où tout un chacun réinvestit son habitat avec un regard neuf et des nouveaux modes de vie et de travail à la maison, où certains en viennent à se délocaliser pour les mêmes motifs, l’intégration de l’œuvre d’art dans le cadre de vie n’est plus un tabou. Cette exposition se veut un exemple de mise en scène et une opportunité de faire dialoguer des artistes de différents pays !
Avec Tali Amitai-Tabib (photo), Philippe Calandre (photo), Fabien Chalon (vidéo), Stevens Dossou-Yovo (sculpture), Laurence Duca & Remy Peyrard (design), Stéphane Ducatteau (design), Rita Egli (sculpture), Jorge Enrique (peinture), Xavier Escribà (peinture), Jonathan Huxley (dessin), Alain le Boucher (sculpture électronique), Linda Tuloup (photo).
https://germanopratines-staging.ovh/wp-content/uploads/2021/09/PHILIPPE-CALANDRE.jpg13931392Hélènehttps://germanopratines-staging.ovh/wp-content/uploads/2019/12/logo-germanopratines-3-1030x221.pngHélène2021-08-06 13:55:002021-10-11 07:11:57Le Salon
Depuis près de 150 ans, PINTON façonne des tapis exceptionnels et des tapisseries murales magistrales. Aujourd’hui la maison met son savoir faire unique au service d’artistes designers et leur offre un champ d’investigation stimulant en constant renouvellement. Aurélia Paoli a choisi la maison PINTON, entre-autre pour cette relation bien particulière dans le plus grand respect du travail de l’artiste.
Si «vivre dans le beau» est le credo personnel d’Aurélia Paoli, il est aussi la raison d’être de chacun de ses projets professionnels. Jusqu’au-boutiste passionnée et attentive aux moindres détails, la fondatrice de Beauregard Studio, réputée pour l’esthétique singulière et contemporaine de ses carreaux de ciment, embrasse désormais l’ensemble de la décoration intérieure en y déployant des trésors d’imagination…
Pour compléter sa collection, elle a décidé de réaliser sa première collaboration de tapis. “Suprématisme” est né de cette rencontre, et répond à cet univers fort et intemporel, le premier tapis de cette collaboration prometteuse.
Aurelia Paoli : “Il était une fois le fond et la forme, la grammaire de la ligne et de la couleur. Ces deux forces m’invitent à chercher l’harmonie dans un parfait équilibre où la simplicité prend le dessus. J’aime la dualité, brute : le passé vs le futur, le baroque vs le minimalisme, la nature vs la culture. Ma démarche créative pourrait s’apparenter à une synthèse de texte, avec trois points de suspension pour éviter le point c’est tout. Rien n’est figé, tout s’adapte… par la couleur !”
En partenariat avec Fabienne Martin, la galerie in camera lève le voile sur l’oeuvre de Laurence Sackman, photographe de mode culte des années 80. Laurence Sackman nait en 1948 à Wembley, banlieue du nord de Londres. Il débute dans la photographie à 14 ans en étant l’assistant d’un photographe de natures mortes, Sidney Pisan, qui exerce aussi la profession de dentiste. Auprès de Pisan, le jeune Sackman est initié au flash annulaire (« ring-flash ») que son mentor utilise à son cabinet médical comme dans son activité artistique. Quelques années plus tard, Sackman est l’un des premiers photographes de mode à user de ce type d’éclairage qui atténue les ombres.
L’apport de Laurence Sackman à la photographie ne saurait se résumer à de jolies lumières peaufinées en studio. Son oeuvre, à la fois poétique et subversive, fortement teintée d’érotisme, est l’empreinte d’une sensibilité à vif. Une époque s’y reflète, où toutes les audaces sont permises. Sa maîtrise exceptionnelle et son regard décapant éclosent à l’orée des « swinging sixties ». Londres, capitale de la culture pop, fait alors souffler un vent de liberté dans l’art, la musique, la mode. Agé de vingt ans en 1968, Sackman fait partie de cette jeunesse hédoniste, en pleine libération sexuelle, désireuse de vivre dans une société plus libérale et permissive. ll commence par photographier ses proches, sa femme Rémi, ses cousines. Les mannequins vedettes de la décennie prennent la pose devant son objectif : l’anglo-indienne Chandrika Casali muse de Guy Bourdin et de David Bailey, l’iconique Grace Jones, ou Renate Zatsch, égérie de Helmut Newton. Sans oublier Twiggy, modèle emblématique du « swinging London ». Les images de Laurence Sackman I sont souvent transgressives. Sa signature s’impose dans les magazines. Il travaille pour Esquire, Stern, Queen, le Sunday Times, Nova , le New-York Times. A Paris, le Jardin des Modes et Vogue Hommes le sollicitent.
Ami du photographe Steve Hiett qui le présente en 1970 à Claude Brouet, rédactrice en chef de Marie-Claire et à Emile Laugier son talentueux directeur artistique, Sackman ne laisse personne indifférent. Emile Laugier se souvient d’un jeune homme aux yeux brillants d’intelligence, d’une grande exigence, avec des idées de mise en scène très précises, sachant exactement ce qu’il veut. Alain Lekim, assistant de Laurence Sackman pendant quelques années, est fasciné par l’artiste au point qu’il abandonne un début de carrière très prometteur dans la photographie, pour se consacrer à lui. Le célèbre Paolo Roversi fut son assistant. Il trouve alors Sackman « difficile à vivre » mais témoigne « qu’il lui a tout appris ».
A cette époque, le nom de Sackman est sur toutes les lèvres dans le microcosme de la mode. On ne parle que de ses excentricités, et, surtout, de sa modernité, de son inventivité. Sackman réalise des campagnes publicitaires pour des marques en vue : Saint-Laurent, Audi, De Beers. Un jour, à la demande d’Yves Saint-Laurent en personne, Sackman participe à la réunion préparatoire d’une campagne au cours de laquelle s’échangent des idées. Que va -t-il proposer de son côté ? De faire les photos sur la lune….
Quand on l’interrogeait sur la postérité de son style, Helmut Newton se voyait deux héritiers : Laurence Sackman et Chris von Wagenheim. De fait, Sackman sera le photographe référent des années 80. En 1983, son dernier opus, une série de nus réalisée dans la chambre 65 de l’hôtel La Louisiane devient en quelque sorte son testament. Selon lui, la série constitue son travail le plus abouti. Souffrant de troubles psychiatriques, Laurence Sackman met fin à son activité de photographe en 1984. A ce propos, il confiera en 2017 : « Quand j’ai arrêté la photographie, j’ai eu le sentiment d’avoir fait tout ce que j’avais envie de faire. Je n’ai pas eu de regret. J’ai l’intime conviction que je me serais répété si j’avais continué. » Tel était Laurence Sackman, un corps céleste, une comète qui a traversé les années quatre-vingt.
e dix-neuvième siècle a connu un développement sans précédent des sciences naturelles. Les grands voyages d’exploration révèlent la diversité du monde et la variété des espèces vivantes ; la géologie découvre l’inimaginable antiquité de la terre et ses transformations au cours du temps ; l’étude des fossiles révèle l’antiquité de la vie et l’existence d’espèces disparues. En 1854, les dinosaures du Crystal Palace à Londres présentent un Jurassic Park avant l’heure. La découverte de l’homme préhistorique questionne : comment le représenter ? Qui était le premier artiste ?
Dans la deuxième moitié du siècle, Darwin et ses adeptes, comme Haeckel en Allemagne, interrogent les origines de l’homme, sa place dans la Nature, ses liens avec les animaux ainsi que sa propre animalité dans un monde désormais compris comme un écosystème. Ce bouleversement dans les sciences, ainsi que les débats publics qui traversent le siècle, influencent profondément les artistes. L’iconographie du singe reflète l’embarras devant nos ancêtres simiesques et la quête fantasmatique du “chaînon manquant”.
L’esthétique symboliste de la métamorphose se peuple de monstres et d’hybrides, de centaures, minotaures, sirènes et autres chimères. Avec les Kunstformen der Natur de Haeckel, la Nature devient artiste. Le monde infiniment petit, la botanique et les profondeurs océaniques inspirent les arts et notamment les arts décoratifs. L’Art nouveau et le Symbolisme témoignent d’une fascination pour les origines de la vie, l’ontogenèse et la phylogénèse : formes unicellulaires, animaux marins ou embryonnaires s’insinuent dans des univers indéfinis, dans les secrets de la maternité.
Le musée d’Orsay consacre pour la première fois une exposition à la croisée des sciences et des arts, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle, qui retrace les thèmes de ce questionnement et confronte les principaux jalons des découvertes scientifiques avec leur parallèle dans l’imaginaire.
https://germanopratines-staging.ovh/wp-content/uploads/2021/06/Les-origines-du-monde.-Linvention-de-la-nature-au-XIXe-siecle.-2.jpg768768Hélènehttps://germanopratines-staging.ovh/wp-content/uploads/2019/12/logo-germanopratines-3-1030x221.pngHélène2021-06-15 23:07:012021-07-26 09:46:05Les origines du monde
La Galerie Avant-Scène fête les 30 ans de sa collaboration avec Franck Evennou, de créations nombreuses et fortes, de pièces d’exception pour des lieux prestigieux, hôtels particuliers, résidence de l’Ambassadeur à Beyrouth, porte de Chapelle au cimetière Montparnasse, sculptures lumineuses pour le Musée de la Chasse ou le Mobilier national …
Elisabeth Delacarte : “Nous aimons la puissance du travail de Franck Evennou tout autant que sa sensibilité et sa délicatesse. C’est un poète. Il revendique le droit au temps, celui de mûrir une idée et de façonner sa réalisation de bout en bout. Chaque étape est vécue comme l’écrivain écrit une strophe, patiemment relue jusqu’à s’approcher du rythme rêvé. Forgé, martelé, fondu, caressé de feuille d’or ou d’argent, son vocabulaire onirique imprègne chacune de ses pièces depuis trois décennies. Trente cernes de croissance sur le tronc d’un arbre comme autant de cycles créatifs.”
Pour l’artiste lui-même, la nature atteint un tel degré de perfection qu’elle est une source inépuisable d’inspiration : “Ses formes, compositions et textures procurent un ressenti d’enchevêtrement, de luxuriance et de vitalité propres au monde végétal. L’ondulation des branches d’un rosier poussant devant les fenêtres de mon atelier me donne l’idée d’une série de bougeoirs, la superposition de feuilles et de fleurs m’inspire des tables basses gigognes, une liane qui serpente en forêt déclenche le projet d’une console sculpturale. Des racines deviennent un guéridon, une fleur blanche de badiane une applique de bronze et d’albâtre, le parchemin gaufré du semainier apporte la rugosité patinée d’une écorce…“
“Il ne s’agit pas de donner à voir une représentation fidèle de la nature mais plutôt de la suggérer, tout comme la poésie n’explicite pas, mais agit pour transmettre une émotion par la matière des mots et la musicalité de leur assemblage. Le créateur confie « jouer sur les cadences, la construction, la sinuosité, les pleins et les vides, les matériaux qui sont à la sculpture ce que sont la métrique, l’allitération ou l’assonance poétiques.”
Avec Seven Stories About Mirrors, Sofia Lagerkvist & Anna Lindgren du duo suédois Front proposent un ensemble inédit de « miroirs », conçus à partir de recherches culturelles et historiques croisées et l’emploi combiné de techniques ancestrales et d’une diversité de matières premières.
Qu’elle soit réalisée en verre soufflé selon une tradition transmise depuis le XIIIe siècle (Convex Mirror Vases) ou une technique spécifiquement mise au point par Front pour refléter une image insérée dans l’épaisseur du verre (Reflection Vase), que sa forme évoque le moment où l’homme vit sa propre image pour la première fois (Water Reflection Side Table), rappelle l’ingéniosité humaine pour mettre au point les premiers miroirs plats en verre (Cut Mirror Vase) ou mette en valeur le savoir-faire d’une fonderie active depuis 680 ans (Bronze Mirrors), que sa matière soit celle des premiers miroirs artificiels en pierre créés il y a de plus de 8000 ans (Obsidian Mirror) ou se retrouve magnifiée par une légendaire verrerie de Murano (The Secret Mirror), chaque pièce de l’exposition résulte d’une fine analyse typologique et historique de l’objet-miroir et permet de révéler comment la valeur, l’importance, la signification culturelle et les aspects techniques d’un objet spécifique évoluent à travers les âges.
En s’intéressant en profondeur à cet objet-miroir à la fois quotidien et extraordinaire, magique dans les mains d’Alice au Pays des Merveilles ou hautement symbolique dans la peinture de la Renaissance, Front poursuit son entreprise de réenchantement des objets qui nous entourent, amorcée avec « The Magic Collection » présentée en 2007 par la Galerie kreo. Dans cette nouvelle exposition, certaines pièces en miroir deviennent des vases ou des tables basses, étendant ainsi leur pouvoir réflectif.
Fruit des recherches personnelles et approfondies de Front sur l’histoire multiple des miroirs, Seven Stories About Mirrors offre un parcours de l’histoire de l’humanité par le prisme du miroir et révèle comment un objet singulier peut se déployer selon de multiples récits : de l’espionnage industriel dans la Venise du XVIe siècle aux miroirs métalliques chinois, des premières prouesses artisanales aux réalisations technologiques actuelles, de la métamorphose de la matière comme du rapport de chacun d’entre nous à son image.
« Depuis les tout premiers miroirs fabriqués en pierre polie il y a plus de 8000 ans, l’histoire des miroirs est tissée de magie et de poésie, de luxe et de vanité, de mythes et de croyance, d’espionnage industriel et de psychologie moderne, de culture et de conscience de soi. “Seven Stories About Mirrors” présente notre enquête sur l’histoire des miroirs pour comprendre comment cet objet change de fonction, d’aspect, de valeur et de statut au cours des siècles. Chaque histoire s’inspire d’un savoir-faire unique et d’une étape clé du développement des miroirs. »
Cinq galeries germanopratines, aux univers et aux spécialités très différents s’associent pour créer un évènement annuel, Itinéraire Saint-Germain, autour d’un même thème. Cette année c’est “Animal” qui a été choisi, l’animal dans l’art, sous toutes ses formes, de l’antiquité à nos jours, comme un safari à travers Saint-Germain et les arts décoratifs sous la direction artistique du talentueux Victor Cadène.
Fidèle à l’antique, dans lequel l’animal occupait une place primordiale, la Galerie Chenel présente une collection d’animaux domestiques ou mythologiques qu’elle dévoile pour la première fois au public.
La Galerie Lucas Ratton propose une sélection d’oeuvres d’art tribal qu’elle a choisi de montrer aux côtés de sculptures de François-Xavier Lalanne.
Jacques Lacoste a lui choisi de montrer des pièces de Diego Giacometti, au bestiaire fourni, mais aussi de dévoiler pour la première fois deux sublimes appliques Argus d’Albert Cheuret, inspirées d’oiseaux fantastiques.
Du royaume de Chu aux arts décoratifs du XVII, la Galerie Jacques Barrère nous emmène en Asie où l’on vénère tant les animaux.
Et la Galerie Xavier Eeckhout, spécialiste des bronzes animaliers, montre, entre autres, un magnifique bronze de Bugatti.
Pour sa deuxième exposition personnelle à la Fondation Cartier, l’artiste américaine Sarah Sze a créé une exposition immersive qui transforme la perception des espaces tout en transparence du bâtiment créé par Jean Nouvel. Depuis la fin des années 1990, Sarah Sze assemble des objets du quotidien pour réaliser des installations délicates et complexes qui défient les frontières entre peinture, sculpture et architecture. Il y a cinq ans, elle a réintroduit la vidéo dans son travail afin d’explorer la manière dont la prolifération des images transforme notre relation aux objets, au temps et à la mémoire.
Créées spécifiquement pour cette exposition, Twice Twilight et Tracing Fallen Sky sont les toutes dernières sculptures de la série des Timekeeper, amorcée en 2015. Ces deux œuvres interrogent à la fois le statut de l’image et notre appréhension des mondes virtuel et matériel, qui vont en se confondant.
La structure de ces deux installations s’inspire d’outils séculaires, le planétarium et le pendule, conçus pour déployer la carte du cosmos et mesurer la rotation de la Terre. Sarah Sze s’est toujours intéressée aux modèles scientifiques : outils de mesure du temps et de l’espace, rationnalisant le monde qui nous entoure.
Sarah Sze joue avec des échelles spectaculaires – de la vaste trajectoire du soleil au minuscule embrasement d’une allumette – illustrant ainsi le mystère et la complexité propres à nos tentatives de mesure et de modélisation du temps et de l’espace. En considérant l’essence même de ces concepts, l’artiste rend compte de l’émerveillement mais aussi de la futilité qui caractérisent notre désir de comprendre ce qui restera toujours hors de notre portée.
C’est entre suavité et luxure, toujours, que l’artiste ukrainien Nikolay Tolmachev dévoile ses dernières aquarelles pour une nouvelle exposition intitulée Désherbage à la galerie Da-End. Une ode au printemps signée Tolmachev où se déploie un univers floral des plus lascifs, où le muguet côtoie le téton et le pissenlit le cul, tandis que le bouquet se révèle impudique…
Ainsi ces dernières créations se font-elles l’écho d’une nature entre jardin des délices et celui des supplices, car lorsque la rose Gerbera – apparat de la jeunesse et de la séduction – devient chardon épineux, n’est-ce pas toute la fascinante ambivalence de la nature que nous content les œuvres de Tolmachev ? « Du végétal, du minéral, de l’organique, animal et humain, des humeurs et des sécrétions, parfaitement réalistes, dans des tons très doux, dont la juxtaposition crée sinon un malaise, en tous cas une interrogation inassouvie. Mais d’où vient le Talent de Nikolay Tolmachev, le TNT ? Quels ressorts réveille-t-il en nous qui nous font désirer avec passion ce qu’il crée ? Ce qui en fait le charme, me semble-t-il, c’est cela : l’équivoque. Il questionne la représentation en proposant une interprétation décalée, surprenant le spectateur avec un détail déroutant.
Au premier abord, son sujet est presque anodin dans sa banalité ; puis le coup bas arrive là où on s’y attend le moins. Il nous jette de la peinture à l’estomac avec de la Renaissance dans le pinceau, du classicisme dans la palette, de l’outrance dans la réalisation. Il nous offre un rêve d’où le réveil peut s’avérer rude : le dessin est là, devant nous. Le rêve se dissipe laissant place à… la frustration, pratique dans laquelle Nikolay Tolmachev est passé Maître. Mais, qui sait ? Bientôt la Trouble Nouvelle Tentation prendra possession des murs de Da-End. » (Mony Vibescu)
En partenariat avec Les Agents Associés, la galerie Madé présente le travail photographique d’Ella Bats, lauréate du Prix Jeunes Talents 2021. Elle nous présente deux séries qu’elle a réuni sous le titre Teintes d’Errances.
Ella Bats est une photographe française, installée à Paris. Diplômée en art et design graphique à l’ENSAAMA, elle intègre ensuite l’école des Gobelins en photo jusqu’en 2017. Ce que l’on observe dans son travail, c’est la proximité entre la peinture et la matière qu’elle retranscrit à travers l’art, la mode et le portrait. La photographie a toujours été pour Ella un moyen de représenter un monde et une tentative de compréhension d’autrui.
Dans cette série appelée « Adam et Adam », Ella revient à la genèse de l’amour. L’ambivalence des corps entremêlés manifestent différents états d’Amour à travers ce couple d’hommes. Un amour à plusieurs angles : qu’il soit tendre, passionnel, fragile, tumultueux.
La photographe questionne l’image, la couleur et son pouvoir de représentation. Cette réflexion sur l’image se développe avec la couleur qu’elle ne cesse d’expérimenter dans un espace mis en scène. Ella joue avec la perception du spectateur pour l’attirer dans les secrets de mon imagination – des « fictions basées sur la vérité ». Elle lie le réel et la fiction, la vérité et la vraisemblance, ce qui est et ce qui existe.