Pierres gravées
Camées, intailles et bagues
Collection Guy Ladrière
L’École des Arts Joailliers présente une exposition racontant l’histoire de l’art des pierres gravées de l’Antiquité au XIXe siècle. Issus d’une exceptionnelle collection privée, intailles grecques et néoclassiques, camées antiques et médiévaux, petites sculptures d’époque impériale, bagues signets mérovingiennes, anneaux épiscopaux sont réunis pour évoquer toutes les facettes de l’art millénaire de la glyptique.
Pierres gravées en relief ou en creux, camées et intailles incarnent l’évolution de la gravure en miniature. Elles offrent une étonnante traversée de l’histoire humaine et minéralogique : du sceau de l’empereur romain aux amulettes des guerriers antiques, de la prière gravée au doigt du croyant du Moyen Âge à la bague de mariage, elles sont à la fois publiques et intimes, objets de parure et de collection. Changeant souvent de montures, copiées à de multiples exemplaires pour les plus célèbres d’entre elles, les pierres gravées sont particulièrement difficiles à dater ou à identifier. Elles n’en ont pas moins fasciné les hommes à toutes les époques. Les Romains épris d’art grec, l’homme de la Renaissance s’attachant à faire revivre l’Antique, les voyageurs du Grand Tour et les amateurs néoclassiques du XIXe siècle, tous ont recherché et collectionné avec passion ces pierres de mémoire.
À travers l’étude de la remarquable collection particulière de Guy Ladrière, exposée pour la première fois au public, c’est une véritable initiation à l’histoire de la glyptique qui est proposée à L’École des Arts Joailliers. Deux cents pièces sont exposées, de l’Antiquité grecque au XIXe siècle, permettant de présenter un panorama continu de techniques et de styles.
Guy Ladrière, grand marchand spécialiste des arts premiers et de l’art médiéval, est aussi un collectionneur passionné. Depuis des décades, il rassemble patiemment les camées, intailles et bagues avec un goût très personnel. Sa collection choisie ne se veut pas encyclopédique : c’est la beauté de chaque pièce qui le guide, aux hasards des découvertes. Sa grande diversité reflète la curiosité du collectionneur.
L’exposition est organisée autour de thèmes, principalement chronologiques et parfois iconographiques (l’Égypte grecque et romaine, les portraits impériaux, les gemmes au Moyen Age, la Renaissance, les têtes de Méduses, deux mille ans de bagues…). Elle est encadrée par deux excursus : l’un sur les pierres et la technique où sont présentées pierres brutes et gravées, l’autre traitant de l’histoire du goût pour ces pierres et leur étude, à travers des livres illustrés des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces deux composantes, le matériau et la référence permanente à l’Antiquité, sont centrales pour comprendre la glyptique.
Art aujourd’hui un peu oublié, le plus souvent anonyme, la glyptique a créé des chefs d’œuvre, et se déploie sur les gemmes les plus variées, de toutes couleurs, cornalines ou héliotropes, rubis ou améthystes. C’est donc la grande histoire doublée d’une histoire de l’art et des techniques que permet de faire revivre cette collection, qui comprend, parmi les plus belles pièces, le rubis gravé à l’effigie de l’empereur Auguste ou la bague au camée du roi Charles V.
Au croisement de l’histoire de l’art, de la gemmologie et de l’histoire des techniques, le sujet de cette exposition entre en résonance avec la mission de L’École des Arts Joailliers depuis sa création en 2012, grâce au soutien de Van Cleef & Arpels. Par les cours proposés comme les conférences et les ateliers, les expositions, les publications, ou encore la recherche, elle offre a tous les publics la possibilité de découvrir ces trois disciplines relatives à l’art du bijou.