Chahan Minassian
Architecte d’intérieur, ensemblier, collectionneur, galeriste, antiquaire, designer … Libanais de naissance, Chahan Minassian n’en reste pas moins Français d’adoption puisque c’est à Paris qu’il a étudié l’architecture d’intérieur et qu’il a fondé sa propre agence. Il se consacre ici depuis plus de dix ans à la décoration, mais aussi à sa galerie : il y édite ses pièces tout en exposant la fine crème des Américains d’hier et d’aujourd’hui.
C’est une élégance feutrée que propose Chahan Minassian, jouant volontiers sur les camaïeux de couleurs douces et les juxtapositions de textures. Quelque chose qui a à voir avec le style californien, mais sophistiqué par son goût pour des œuvres d’artistes et d’artisans réalisées sur mesure pour ses chantiers. Les collectionneurs suivent d’ailleurs aussi ses expositions d’artistes contemporains comme Nancy Lorenz, Peter Lane, Shizue Imai, Antoinette Faragallah ou actuellement François Mascarello, qui dessine et édite des collections de papier peint à la main en créant de petits modules où il répète chaque fois le même motif, et qui, une fois assemblés, créent une peinture abstraite.
Un parisien de coeur et d’esprit
Chahan, vous êtes architecte d’intérieur, ensemblier, designer, galeriste … Qu’est ce qui vous pousse à aller encore plus loin en collaborant avec d’autres artistes, en les aidant à se faire connaître ?
C’est montrer que l’on reste toujours inspiré et inspirateur. Un double compliment, pour tous, avec un bénéfice à l’esthète et collectionneur. Je suis « Monsieur Plus », celui qui pousse toujours en avant l’inédit, tout en cherchant l’intemporel.
On connaît votre style, mais vous, comment le définiriez-vous ?
Personnel, vécu, évolutif mais hors du temps. Monochrome et texturé, la lumière prend une place majeure pour envelopper, souligner, mettre en valeur toute sélection d’objet ou mobilier décoratif, dans un écrin minutieusement architecturé par ma vision.
Quels sont vos designers et créateurs fétiches ?
Jean-Michel Frank pour son excellence dans la simplicité sophistiquée. Scarpa, pour son architecture de rigueur néanmoins décorée de labyrinthes. Jacques Grange pour sa culture, son audace et son éclectisme. Oscar Niemeyer pour son avant-gardisme indémodable, une leçon pour tous.
Vous êtes né au Liban, arrivé à Paris en 1976 pour y étudier l’architecture, et vous vivez depuis un peu partout dans le monde, au gré de vos chantiers, où sont aujourd’hui vos attaches ?
J’ai grandi au Liban avec une haute estime de la culture et du savoir-faire français. Ma carrière s’est développée internationalement depuis trente ans, mais je garde Paris comme mon ambassade car c’est ici que la création, l’esprit d’éditeur, l’assurance de l’opulence sont au plus juste. Paris reste la capitale du goût.
Y a t’-il un lieu sur la Rive Gauche qui vous est particulièrement cher ?
L’Esplanade des Invalides ! La perspective en liberté de vivre. Ma quiétude tous les matins à l’aurore et tous les soirs dans sa lumière élégante, avec mon chien Oscar. Ca c’est Paris. Les balades le long des rues de Grenelle, de Varenne et de l’Université. Richesse et chapelet d’architecture purement parisiens avec des jardins et cours plein de surprises. Et Moulié fleurs pour la plus belle sélection de nature qui anime mes intérieurs.